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Cette semaine, dans les actualités RSE, Havas a perdu sa certification B-Corp après avoir signé un contrat avec Shell, ce qui illustre l’importance de critères stricts pour les labels RSE. Pendant ce temps, une étude de l’INSEE montre une augmentation des femmes entrepreneures, bonne nouvelle, pourtant des disparités persistent.
Les JO de Paris 2024 misent sur des entreprises de l’économie sociale et solidaire pour une approche durable, malgré quelques sponsors controversés.
Et enfin, la consommation énergétique des data centers en Irlande et les impacts du changement climatique sur la productivité et la dette publique française mettent en évidence les défis environnementaux actuels.
Retrouvez l’intégralité des actualités RSE.
Quand un contrat polluant fait perdre sa certification RSE
Le groupe publicitaire et de conseil Havas a récemment perdu sa certification B-Corp, censée récompenser les entreprises engagées dans des démarches à impact positif. Or, à la suite d’un contrat signé avec le géant pétrolier Shell, quatre filiales du groupe ont perdu leur certification.
Conséquence : “L’ensemble des divisions d’Havas est désormais inéligible au label”. Cette décision de B-Lab, qui gère le label, marque la volonté de sa part de protéger la crédibilité de sa certification. Ainsi, ces labels RSE ne sont pas réductibles à leur seule dimension de certification responsable, mais revêtent une réelle dimension stratégique et réputationnelle.
B-Lab annonce vouloir approfondir cette dynamique en renforçant ses critères de certification. La question est donc posée : l’initiative de ce géant de la labellisation va-t-elle bouleverser l’ensemble du secteur ?
Les femmes entreprennent davantage qu’avant
L’INSEE a publié une étude qui indique une progression encourageante de la proportion des femmes créatrices d’entreprises depuis 2014. En effet, en 2022 4 entreprises créées sur 10 l’ont été par des femmes. C’était 35% en 2018, et 32% en 2010.
Toutefois, la situation présente un déséquilibre puisque les femmes représentent près de la moitié de la population active française. Autrement dit, elles demeurent moins disposées que les hommes à créer une entreprise.
De plus, l’entrepreneuriat féminin est largement corrélé au secteur d’activité observé. Les femmes sont majoritaires dans :
- Le secteur du service (75%)
- Le secteur de la santé humaine et l’action sociale (73%)
Une situation révélatrice de la persistance de certains préjugés et cadres de représentations sexistes au sein de la société.
IA et RSE : quelles synergies ?
D’après Workiva qui a réalisé une enquête à ce sujet, 82 % des professionnels de la RSE estiment que l’IA leur “facilitera la vie dans les cinq années à venir”. Du reporting extra-financier à la rationalisation de la consommation des ressources, l’intelligence artificielle pourrait devenir un outil essentiel du travail de RSE.
La capacité de prédiction des IA permettrait aux entreprises de mieux anticiper la demande afin de limiter la surproduction et le gaspillage, affirme Charlène Dupont, manager datascientist et responsable RSE d’Avisia.
L’autre élément souvent mentionné est la réalisation de tâches administratives de reporting. Avec les 1200 données qu’exige la CSRD, un outil de traitement aussi puissant que l’IA est la promesse d’un gain de temps et de productivité pour libérer du temps de travail de fond aux responsables RSE.
Il faut toutefois garder à l’esprit qu’il ne s’agit que d’un outil, et que l’IA ne saurait résoudre à elle seule les problèmes posés à l’entreprise par la crise climatique.
L’ESS, grand partenaire des JO 2024
Les JO de Paris 2024 ont fait appel à un nombre important d’entreprises issues de l’ESS, signe d’une volonté de mettre en valeur une compétition durable et responsable. Pour la construction de la compétition, plus de 500 entreprises de l’ESS ont été sollicitées.
Par exemple, l’entreprise Le Pavé spécialisée dans le recyclage et la valorisation du plastique a produit plus de 11 000 sièges de gradins en matériaux recyclés.
Cette évolution est notamment permise par la Charte sociale de Paris 2024, laquelle engage le comité d’organisation des JO à faire appel à des TPE/PME et structures de l’ESS. En fin de compte, elles représentent “plus de 75% des fournisseurs”, ainsi que “36% de la valeur des marchés des travaux” de la Société de livraison des ouvrages olympiques (Solideo).
Les sponsors pas toujours responsables des JO de Paris
Les Jeux Olympiques de Paris 2024 se présentent comme une édition durable et responsable de cette compétition internationale. Toutefois, en dépit d’un volontarisme politique affiché, le choix de certains sponsors pour financer l’événement laisse dubitatif quand à son impact social et environnemental.
Le plus gros pollueur des JO 2024 est Toyota. D’après le New Weather Institute, le géant automobile aurait émis en 2022 près de 575 millions de tonnes de Co2. C’est plus que le total des émissions carbone de certains pays !
Il en va de même pour Samsung ou encore Procter & Gamble, qui accumulent des millions de tonnes de Co2 émises. “Un exemple frappant de "greenwashing" qui ternit la promesse de jeux plus verts”.
En Irlande, les data centers consomment plus que les habitations
La consommation électrique des data centers installés en Irlande représente désormais “plus d’un cinquième de l’électricité du pays”. Un chiffre qui dépasse la consommation électrique de l’ensemble des maisons en ville.
Particulièrement énergivores, les data centers consomment toujours plus d’énergie d’années en années. Ainsi, ils représentent 5% de la consommation nationale irlandaise en 2015, 18% en 2022 et 21% en 2023. Les opérateurs d’énergie irlandais anticipent une confirmation de cette tendance, posant la question du défi d’approvisionnement que cela posera dans l’avenir.
Cette explosion de la demande est essentiellement liée à la massification des usages de l’intelligence artificielle, qui mènera la demande à 30% de la consommation nationale en 2030, d’après l’Agence internationale de l’énergie.
La crise climatique aggrave la dette française selon le Cour des Comptes
La semaine dernière, la Cour des Comptes a publié un rapport sur les finances publiques françaises. Elle a notamment réservé un chapitre à l’évaluation des coûts et des effets de la crise climatique sur la dette publique.
Selon son analyse, “le rapport entre la dette française et le PIB pourrait être supérieur de 7,5 points en 2030”. Raison pour laquelle la Cour tire la sonnette d’alarme et invite également à “tempérer” l’idée d’une “croissance verte” en mesure de concilier des politiques ambitieuses de transition et une croissance économique forte.
Autre point d’attention retenu : les événements climatiques extrêmes, qui entravent la productivité dans un nombre de plus en plus important de secteurs. Empêchant les collaborateurs de travailler, ils réduisent le temps de travail et in fine les recettes des entreprises, nécessaires à l’équilibre budgétaire de l’État.
Le renouvelable dépassera le charbon en 2025
D’après les anticipations de l’Agence internationale de l’énergie (IAE), la quantité produite d’énergie d’origine renouvelable devrait dépasser celle du charbon l’an prochain, et ce à l’échelle mondiale. Une évolution qui traduit aussi bien un sursaut politique en matière de durabilité énergétique qu’une dépendance de plus en plus marquée de nos sociétés à l’électricité.
Ainsi, l’IAE prévoit une production de 35% issue des renouvelables, contre 30% du charbon. A noter que le photovoltaïque constitue la moitié de cet ensemble, et l’éolien le quart.
Toutefois, on ne note aucune baisse prévue pour le charbon, qui continue de représenter une part très importante de la production mondiale. De fait, l’Inde et la Chine, deux super-puissances industrielles, continuent de s’alimenter massivement au charbon.
Changement climatique et productivité au travail
“Plus de 70% des travailleurs dans le monde encourent des problèmes de santé graves liés aux dérèglements climatiques”. Les fortes chaleurs, premières responsables de cette situation, mettent en danger les individus les plus exposés : ouvriers du bâtiment, ouvriers agricoles ou encore ceux qui travaillent en cuisine.
En France, ce sont entre 14 et 36% des travailleurs qui sont exposés à de fortes chaleurs (selon France Stratégie). De plus, l’IRNS (Institut national de recherche et de sécurité) affirme qu’au-delà de 33°C sur le lieu de travail, la température présente un danger pour les individus.
Enfin, France Stratégie précise que de telles conditions de travail exercent une influence sur les facultés physiques et cognitives des collaborateurs, ce qui n’est pas sans conséquences pour leur productivité : “dès 24 à 26°C, la productivité baisse”.
Vers un acier décarboné italien
Un accord historique vient d’être signé entre EDF et ses partenaires italiens : une association qui vise à faire de l’Italie la première nation productrice d’acier décarboné. Autre fait marquant, cela traduit le retour au nucléaire d’un pays qui l’avait laissé à l’abandon depuis 35 ans.
Pour décarboner l’industrie sidérurgique italienne, EDF et ses partenaires prévoient l’installation pour 2030 de petits modèles de réacteurs (dits “SMR”) : le Nuward. Une bonne nouvelle pour l’impact carbone de ce secteur industriel qui représente une part très importante des émissions carbone italiennes.
Ainsi, il s’agit d’un exemple parlant d’une démarche qui, tout en prenant le coche de la décarbonation, soutient l’industrie et la compétitivité économique d’un secteur stratégique à l’échelle d’une nation.
Sources
Novethic “Havas perd sa certification B-Corp après un contrat avec le pétrolier Shell”
Franceinfo “Quatre entreprises sur dix créées en 2022 l'ont été par des femmes, selon l'Insee”
Carenews “L’intelligence artificielle au service de la RSE ?”
Youmatter “JO 2024 : L’ESS à l’assaut des grands projets”
RSE Magazine “Sponsoring : voici les pollueurs cachés des JO 2024”
Novethic “Comment la crise climatique plombe la dette française”
L’Info durable “Electricité: la production renouvelable devrait dépasser le charbon en 2025”
Youmatter “Comment le changement climatique pèse sur les conditions de travail”
RSE Magazine “L'Italie veut le nucléaire d'EDF pour décarboner son acier”
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