Cette semaine, dans les actualités RSE, nous explorons les initiatives économiques et sociales récentes qui montrent comment les entreprises et les gouvernements tentent de répondre aux défis environnementaux et sociaux.
Entre l'engagement pour l'égalité des genres et l'impact de l'économie sur l'environnement, les sujets abordés révèlent des tensions et des solutions possibles face aux enjeux actuels.
Découvrez comment ces actions façonnent notre société et pourquoi elles sont au cœur des préoccupations aujourd'hui.
Des grands dirigeants s’engagent pour l’égalité des genres dans l’entreprise
Dans une tribune qu’ils donnent aux Échos, de grands dirigeants d’entreprise s’engagent à mieux valoriser les femmes dans les postes à responsabilités, la situation actuelle étant encore "loin d'atteindre des niveaux acceptables".
Ces dirigeants de la SNCF, de Sodexo ou encore du Crédit Mutuel Arkéa déclarent s’engager “personnellement” à mener des politiques plus ambitieuses d’inclusion des femmes aux positions de pouvoir de l’entreprise.
Leur démarche vise l’équilibre vie pro - vie perso pour lequel la charge mentale qui pèse généralement sur les femmes génère des inégalités de genre dans les “conditions matérielles concrètes” de la réussite professionnelle. L’enjeu est d’accélérer le changement des mentalités pour que la perception de cette charge majoritairement féminine ne soit plus un frein dans leurs carrières.
Deux français en tête d’un classement de performances RSE
La World Benchmark Alliance (WBA) a mis à jour son classement de 800 entreprises d’après leur impact sur la nature. On y retrouve à la première et cinquième place respectivement le groupe de luxe Kering et la multinationale alimentaire Danone.
Les indicateurs de durabilité employés pour établir ce classement se concentrent sur les performances des entreprises en matière de biodiversité, mais aussi de pratiques sociales et de gouvernance. La WBA se désole d’une “performance globale faible” des entreprises étudiées.
Ce retard tient largement à l’absence de prise en compte de l’impact des entreprises sur la nature au sein des directions, puisque parmi celles du classement seules 5% “ont procédé à une évaluation de l’impact de leurs activités sur la nature”.
Une corrélation entre mariages forcés et dérèglement climatique ?
Au Pakistan, Le Monde relève que les familles gravement touchées par les événements climatiques extrêmes précipitent le mariage forcé de leurs filles afin d’obtenir une dot pour faire face aux catastrophes. Souvent “très jeunes”, ces dernières subissent de plein fouet une situation de grande inégalité entre les sexes.
Les moussons deviennent plus fortes et intenses, provoquant des inondations qui détruisent les cultures. Les pakistanais nomment “épouses de moussons” ces jeunes femmes que l’on force à se marier pour les contreparties économiques que cela implique.
D’après une étude, à la suite d’importantes inondations “le taux de mariage des filles âgées de 15 à 19 ans est passé de 10,7 % à 16 %” entre 2010 et 2011 par exemple.
Des voyages aériens illimités : l’abonnement anti-sobriété
La compagnie aérienne Wizz Air a écoulé ses 10 000 abonnements qui offrent pour 599€ par an de voyager de manière illimitée et à la dernière minute entre l’Europe, l’Asie et certains pays du Golfe. Une proposition qui suscite l’indignation et la critique de nombreuses associations et ONG environnementales.
Alors que les compagnies low-cost augmentent déjà considérablement les émissions de CO2 du secteur de l’aviation, avec plus de 20 millions de tonnes émises en 2023, cette démarche questionne autant qu’elle inquiète.
La compagnie hongroise Wizz Air se défend et répond que justement, cette démarche vise à maximiser le taux de remplissage de ses avions, ce qui aurait pour effet de “réduire l’intensité des émissions”. Un argument qui semble omettre que des billets bradés à la dernière minute tendent à générer de nouveaux besoins “auprès de personnes qui n’avaient pas prévu de prendre l’avion”.
Bientôt une épargne salariale verte ?
Par un décret du 5 juillet, les salariés français pourront bientôt utiliser leur plan d’épargne entreprise au profit de la transition écologique. Ces fonds sont issus des primes d’intéressement, de la participation ou des récentes primes de partage de la valeur (PVV).
Le déblocage de cette épargne sera désormais possible pour l’achat de véhicules “propres”, de la voiture au vélo électrique. De plus, la rénovation énergétique des logements est également concernée par cette extension du plan d’épargne entreprise.
Cette démarche vise à approfondir les ambitions d’un meilleur partage de la valeur dans l’entreprise. Et, on constate son fort pouvoir incitatif puisque l’Association française de la gestion financière (AFG) estime l’encours de l’épargne salariale à près de 188 milliards d’euros, dont plus de 12 millions de travailleurs bénéficieraient.
Les demandes d’acompte sur salaire en forte augmentation
Alors que le mois de septembre rime généralement avec d’importantes dépenses, l’entreprise à impact Rosaly révèle dans une étude que 37% des salariés “envisagent de demander un acompte sur salaire” en vue de résister aux surcoûts de la rentrée.
L’acompte se distingue de l’avance sur salaire en cela qu’il concerne les heures déjà travaillées. Cette pratique est en augmentation de 7% en septembre par rapport au mois de juin de cette année.
Les employeurs sont tenus par le droit d’accéder positivement à ces demandes, considérant que le montant versé est dû en principe au salarié, les heures étant déjà travaillées. Si l’augmentation de cette pratique traduit une fragilisation de la situation financière de certains foyers, elle est aussi une occasion pour l’employeur d’améliorer son impact social par un accompagnement adapté de ses collaborateurs les plus précaires.
Des taux d’emprunts plus élevés pour les gros pollueurs
Une étude de la Banque Centrale Européenne (BCE) révèle que les entreprises qui émettent le plus de GES s’acquittent en moyenne d’un taux d’emprunt bancaire plus élevé de 0.14 points de pourcentage de plus que les entreprises les plus écologiques.
Donnée plus importante encore, les sociétés qui affichent des démarches réalistes de réduction de leur impact carbone accèdent à des taux plus avantageux que les autres.
Cela traduit une transformation des pratiques d’analyse financière, qui envisagent la non prise en compte des enjeux de durabilité par les entreprises comme un risque supplémentaire. Autrement dit, la RSE rassure les investisseurs.
Toutefois, les innovations vertes les plus récentes pâtissent encore parfois d’un manque de confiance des banques qui leur préfèrent les technologies brunes, encore jugées moins risquées que les nouvelles technologies bas-carbone.
La Corée du Sud juge le climat comme une obligation constitutionnelle
Le gouvernement de la Corée du Sud a été juridiquement reconnu obligé de planifier une trajectoire de réduction de ses émissions de GES par le Cour constitutionnelle du pays. Fondée sur le droit des générations futures, cette décision impose de prendre des mesures contraignantes et ambitieuses pour la période 2031 - 2049.
Après 4 années de bataille juridique, cela marque une avancée majeure dans le cadre juridictionnel sud-coréen. “Ne pas prévoir de plans précis au-delà de 2030 transfère un fardeau excessif aux générations futures”, ce qui a été jugé anticonstitutionnel.
Cette situation met en perspective le rôle essentiel que peut jouer la justice dans tous les pays du monde pour imposer aux gouvernements des politiques écologiques et environnementales à la hauteur des enjeux qui attendent les futures générations.
Entre l’Allemagne et la France, qui a l’industrie la plus verte ?
Une étude du Think Tank La Fabrique de l’industrie a mené un travail de comparaison des stratégies bas-carbone des deux grands acteurs industriels européens. Alors que l’industrie compte pour 21% des émissions globales européennes, la question est d’une grande actualité.
Des deux pays, la France est moins performante si on considère ses émissions Scope 1 (émissions directes des entreprises), mais son impact est moins important que l’Allemagne à l’échelle Scope 2 (consommation d’énergie par les entreprises).
Les secteurs d’activités français sont ainsi plus émetteurs en direct (métallurgie, chimie, cimenterie et raffinage pétrolier), mais leur mix énergétique porté par le nucléaire compense pour beaucoup les émissions globales en comparaison de l’industrie outre-Rhin. En effet, le mix français est « six fois moins carboné » que celui de son homologue allemand.
Finance durable : les fonds de transition dépassent les simples fonds verts
L'Autorité européenne des marchés financiers (ESMA) signale dans un récent rapport que les fonds d’investissement dédiés à la transition sont désormais davantage financés que les fonds verts traditionnels. Leur croissance est désormais plus élevée, mais ils demeurent moins dotés en valeur totale.
La différence fondamentale de l’un à l’autre est que les fonds de transition se concentrent sur les entreprises en cours de transition, contrairement aux fonds verts qui financent des secteurs déjà durables. Autrement dit, cela permet d’investir sous label “durable” dans des projets fossiles par exemple.
Toutefois, les investissements sont principalement dirigés vers les obligations vertes émises par les grands énergéticiens, ce qui “coïncide avec la recommandation récente des régulateurs européens d’étendre la taxonomie de l’UE aux activités de transition”.
Les sources
Les Echos Pour accélérer la mixité, l'image du pouvoir doit changer
Novethic Vols illimités avec Wizz Air : une offre à contre-courant des appels à la sobriété
RSE Magazine Les demandes d’acompte sur salaire explosent
Youmatter Le chiffre RSE : +0,14 pt pour les prêts des entreprises les plus émettrices
RSE Magazine Le climat, un droit fondamental : la justice sud-coréenne ordonne des actions concrètes
RSE Magazine Investissement ESG : les fonds de transition l’emportent face aux fonds verts