Introduction
Entre enjeux climatiques, innovations en durabilité, et défis sociaux, la RSE est plus que jamais au cœur des discussions. De la réélection de Trump et ses implications écologiques, au lancement d'outils pour simplifier le reporting durable des PME, suivez les actualités qui dessinent un peu plus l’avenir de notre économie.
Découvrez nos 10 actus RSE pour mieux comprendre les tendances qui façonnent un monde plus durable !
Trump réélu, mauvaise nouvelle pour l’économie durable
Alors que la plus puissante économie mondiale vient de réélire un président fervent défenseurs de l’exploitation des énergies fossiles, qui promet de rompre de nouveau avec les Accords de Paris et qui adopte ponctuellement une rhétorique climatosceptique, les organisations publiques et privées de l’écologie et de l’économie durable s’inquiètent que cela n’enterre définitivement l’objectif des 1.5°C.
En effet, d’après Donald Trump les avancées écologiques issues du mandat de Joe Biden seraient “nuisibles” à l’économie américaine, et il conviendrait de les abroger. Pour rappel, les États-Unis sont le premier producteur mondial de pétrole et de gaz.
D’après le site spécialisé CarbonBrief, les politiques de Trump occasionneraient “une augmentation de 4 milliards de tonnes d’émissions CO2 d’ici 2030". Entre 2017 et 2021, il avait abrogé plus de 100 lois environnementales issues de la présidence Obama.
Nouvel outil pour simplifier le reporting de durabilité des PME
Gprnt (prononcé “greenprint”) est une plateforme ESG mise sur pied par l’Autorité monétaire de Singapour (MAS). Elle a lancé une série d’outils utiles pour optimiser la rationalisation des données de durabilité des PME, mais aussi de plus grands groupes et d’institutions financières.
Cette démarche de simplification répond à une demande forte de la part des acteurs économiques, qui déclarent à 40% demeurer dans le flou quant à la mise en œuvre de leurs rapports de durabilité.
Une part importante du service est gratuite afin de favoriser la création de “synergies régionales” dans l’écosystème singapourien. De plus, l’ambition de Gprnt est une extension au reste de l’Asie et le développement d’un système d’IA pour accompagner les utilisateurs de la plateforme.
Quand croissance forte rime avec mauvaise santé mentale des travailleurs
Un récent rapport de l’ONU met en évidence le lien qui existe entre impératif de performance économique et détérioration de la santé mentale des travailleurs. Les experts vont jusqu’à évoquer une “économie du burn-out”.
Les travailleurs les plus pauvres sont particulièrement concernés par ce phénomène, d’après ce rapport qui fait suite à une première publication qui remettait en question l’idée que la croissance économique serait un levier efficace de lutte contre la pauvreté.
Les modes managériales contemporaines renforcent considérablement la pression qui pèse sur les travailleurs, accentuant les risques de maladies psycho-sociales et la précarité professionnelle. Ce rapport préconise de changer cette culture du travail au profit d’une meilleure répartition de la décision dans la chaîne de management, et une meilleure équité salariale.
L’INSEE s’intéresse à des indicateurs sociaux et environnementaux
L’INSEE pense à de nouvelles manières de mesurer l’efficacité de l’économie française, par-delà le PIB, via des indicateurs “élargis” qui prennent en considération ses dimensions sociales et environnementales. Le Directeur général Jean-Luc Tavernier a lui-même tenu une conférence pour exposer cette nouveauté.
L’esprit de cette démarche est de fournir un complément, et non de remplacer, les indicateurs traditionnels (comme que le PIB) des performances économiques nationales.
Ces indicateurs visent, entre autre, à souligner l’importance des mécanismes de redistribution pour lutter contre les inégalités de revenus. Par exemple, ces indicateurs montrent que “plus de la moitié de la population (57 %) voit son niveau de vie augmenter grâce aux mécanismes de redistribution”.
Lettre ouverte pour sauver la CSRD
180 organisations et acteurs économiques de la société civile adressent une lettre ouverte aux détracteurs de la CSRD. En effet, ces derniers temps la petite musique d’un report ou d’un affaiblissement de l’obligation de reporting de durabilité se fait entendre dans certains milieux politiques et d’affaires.
Ainsi, des entreprises telles que Décathlon, Ikea, Patagonia, Accor ou Nestlé affirment soutenir “fermement le Green Deal européen” et que ce dernier n’est pas un frein pour les organisations économiques mais bien au contraire une “partie essentielle de la solution”.
Pour les entreprises qui ont pris au sérieux ces obligations de reporting, repousser ou affaiblir la CSRD reviendrait à déstabiliser leurs stratégies de durabilité pensées sur le long terme. Ainsi, cela reviendrait du même coup à désavantager ces acteurs au profit de ceux qui ne se conforment pas à l’impératif d’adaptation de leurs modèles d’affaires.
L’économie régénérative, c’est quoi ?
L’Afnor (Association Française de Normalisation) a publié un référentiel sur “l’économie régénérative”, terme de plus en plus employé par certains acteurs économiques et qui nécessite donc une définition claire pour éviter toute dérive de greenwashing.
Les éléments essentiels de définition comportent d’une part la nécessité d’un modèle d’affaires agissant “pour l’intégrité du vivant”, et d’autre part que ce modèle implique une “prospérité écologique, sociale et économique” permettant “le renouvellement continu” de l’énergie et des ressources.
Ainsi, les 4 paradigmes pour penser l’économie régénérative sont :
- La neutralisation des externalités négatives...
- leur réparation ou compensation...
- sinon leur évitement...
- pour donner lieu in fine à des externalités positives nettes.
Baisse des émissions de l’UE grâce aux énergies renouvelables
Les émissions de GES de l’Union Européenne ont diminué de 8.3% en 2023 grâce au recours aux énergies renouvelables. C’est, depuis plusieurs dizaines d’années, la baisse la plus significative hors pandémie.
En 2023, une part grandissante de la production électrique de l’UE est assurée par des énergies renouvelables. Une dynamique fortement portée par la production éolienne et solaire. L’augmentation du renouvelable dans le mix énergétique a pour effet mécanique de diminuer la part des énergies fossiles. Cela génère une baisse plus importante des émissions.
Le rapport de la Commission Européenne note une réduction nette de 37% comparé à 1990, alors que le PIB a augmenté de 68%. Il s’agit d’un découplage encourageant “entre la croissance économique et les émissions”.
Seulement 22% de femmes dans la tech européenne
En Europe, le secteur de la tech est symptomatique des problèmes liés aux inégalités de genres dans le monde de l’entreprise. Si 22% de femmes seulement y ont trouvé leur place, ce chiffre se réduit encore davantage si l’on se concentre sur les “rôles très techniques”.
Les femmes occupent essentiellement des postes de juniors puisqu’elles sont beaucoup à quitter le secteur après 35 ans. De plus, si elles représentent 46% des postes de marketing, elles ne sont que 17% à occuper des responsabilités de leadership.
Cela traduit la persistance de disparités liées au genre. D’une part au sein des formations initiales, avec une faible représentation des femmes dans les écoles d’ingénieurs. D’autre part, dans les représentations collectives où les métiers dits “techniques” sont “assimilés à des métiers masculins”. Enfin, les ambiances sexistes dans les milieux professionnels très masculins ont un effet dissuasif sur la poursuite de carrière des femmes.
Quel équilibre pour l’avenir du télétravail ?
Les récentes décisions de certains grands groupes d’obliger un retour à 100% en présentiel ont parfois généré d’importantes protestations de la part des collaborateurs. Instaurée par les circonstances exceptionnelles de la pandémie de Covid-19, l’habitude prise du télétravail est aujourd’hui perçue comme un acquis par bon nombre de salariés.
Entre le présentiel et le distanciel, deux bénéfices sont en opposition. Pour les collaborateurs, cela est un véritable avantage pour leur équilibre vie pro/vie perso, ainsi qu’un gage de flexibilité. De l’autre côté, les entreprises font valoir l’importance des interactions informelles et interpersonnelles pour stimuler la créativité des salariés.
Autrement dit, l’avenir du télétravail tient à un équilibre à maintenir entre les bénéfices conjoints du présentiel et du distanciel. Reste aux directions de “mieux border cette pratique”.
Les français pris entre inflation et désir de consommation durable
Le Baromètre Max Havelaar de la Transition Alimentaire 2024 montre que le consommateur français accorde une grande importance à une alimentation durable en dépit des pressions exercées par l’inflation sur son portefeuille. En particulier, la protection des agriculteurs dans la chaîne de valeur de l’industrie agro-alimentaire est un moteur de cet engagement.
En effet, près de 50% des sondés jugent essentiel de mieux rémunérer les agriculteurs, au profit d’un “rééquilibrage du partage de la valeur et une transparence des marges”. A ce titre, 7 français sur 10 désirent une meilleure transparence des prix entre le distributeur et l’agriculteur.
Enfin, on apprend que 91% des interrogés consomment responsable au moins une fois par mois.
Les sources
Novethic “La réélection de Donald Trump met dangereusement en péril l’objectif 1,5°C”
Novethic “Economie du burn-out” : comment la croissance détruit la santé mentale des travailleurs”
Carenews “Afnor publie un guide pour définir l’économie régénérative”
Youmatter “Qu’est-ce que la faible représentation des femmes dans la tech dit de notre société ?”
Le Monde “L’équilibre entre distanciel et présentiel, clé de l’avenir du télétravail”
RSE Magazine “Alimentation : les Français ne veulent pas sacrifier les agriculteurs“