Actualités RSE du 05/08/2024

Charles Lorin
August 5, 2024

Welcome dans les actualités RSE du 05 au 09 aout 2024.

Cette semaine, nous parlerons des salaires décents pour un impact social positif, du greenwashing en Australie, du réemploi des matériaux dans le BTP, de 2024 l’année surement la plus chaude de l’histoire, etc.

Bref, retrouvez toutes les actus RSE dans notre article.

La dissonance des directions avec le reporting RSE

Les codirigeantes de l'agence de communication B Side, Marion Andro et Ingrid Berthé, questionnent l’usage parfois trop marketing et trop peu stratégique que les entreprises font du reporting RSE. 

Elles pointent du doigt des discours “déconnectés de la réalité” qui se réjouissent de rapports de durabilité qui n’ont, finalement, que très peu d’impact dans la réalité. 

Elles soutiennent que les parties prenantes, à force d’être confrontées à des discours en décalage avec l’urgence de transformation des modèles d’entreprise, vont perdre confiance dans les démarches RSE. 

Une attitude contre-productive qui finira par fragiliser la légitimité de l’ensemble du secteur. Ainsi, elles plaident pour un discours précis, honnête, qui ne considère par les certifications et les rapports de durabilité comme des fins en soi, mais comme des leviers d’action pour faire changer les choses.

Salaires décents : nerf de l’impact social positif

La Sous-secrétaire générale des Nations Unies et Directrice exécutive du Pacte mondial de l’ONU, Sanda Ojiambo, publie un article pour Carenews où elle défend l’importance capitale du salaire décent pour améliorer l’impact social des entreprises. 

C’est, d’après elle, le véritable moyen de lutter contre le creusement des inégalités. Son diagnostic est que “trop peu d’entreprises versent à leurs employés un salaire décent” , malgré les multiples études qui démontrent ses bénéfices au profit de conditions de vies plus dignes. 

D’après l’Organisation internationale du travail (OIT), il s’agit d’un salaire qui permette de se fournir en biens essentiels que sont l’alimentation, la santé, l’éducation, le logement. 

Une situation que l’on peine à atteindre en dépit d’une croissance économique forte et constante qui enrichit les actionnaires, mais exclut les travailleurs pauvres de la juste distribution d’une “part équitable de la productivité qu’ils génèrent”.

IA et RSE : un bon mariage négligé par l’entreprise

Alors que la plupart des professionnels reconnaissent le potentiel de l’IA en faveur du développement durable, on constate une sous-exploitation des bénéfices d’une telle association. 

Pour en rendre compte, il suffit de comparer les données suivantes : “Près de 80 % des responsables informatiques en Europe estiment que l'IA a un impact positif ou neutre sur le développement durable” “Seulement 9 % des entreprises considèrent l'éthique dans l'utilisation de l'IA comme une priorité”.

Ainsi, des enjeux phares tels que l’impact (positif comme négatif) de l’IA sur le climat sont laissés pour compte. 

Les entreprises doivent donc se saisir du sujet et former des professionnels capables d’évaluer, de mesurer et d’adapter des politiques RSE en matière d’IA.

Le travail de nuit, une fausse bonne idée pour s’adapter aux canicules ?

En première analyse, le travail de nuit apparait comme une solution efficace pour s’adapter aux fortes chaleurs dans les métiers les plus exposés (ouvriers et agriculteurs par exemple). 

Réduction des risques liés à la chaleur, maintien de la productivité, moindres dépenses énergétiques, flexibilité... 

Toutefois, des chercheurs se prononcent contre ce type d’initiatives. 

En plus d’un “environnement nocturne souvent inadapté” au travail, d’importantes conséquences néfastes pour la santé des travailleurs sont à anticiper. 

En effet, le travail nocturne perturbe l’horloge biologique et le sommeil, augmentant ainsi le “risque de troubles du métabolisme cardiovasculaire”.

Enfin, sans exposition prolongée à la lumière du jour et en décalage avec les rythmes habituels de la société, de forts risques pour la santé mentale et le bien-être des travailleurs sont à considérer.

Les directions juridiques en retard sur les enjeux de RSE

Le baromètre ESG-RSE PwC 2024 publié par la société d’avocats du même nom s’intéresse au niveau de maturité des juristes d’entreprise en matière de RSE. 

D’après leurs résultats issus d’une consultation d’un panel de 100 juristes d’entreprise, ils concluent que ces derniers estiment “leur niveau de maturité moyen” sur les questions ESG-RSE à 4.9/10. 

On observe ces dernières années un accroissement des innovations normatives. CSDDD, Loi Sapin II, CSRD etc. Cette inflation réglementaire n’est pas sans effets notables sur les entreprises d’une part, et sur leurs directions juridiques de l’autre. 

Le chiffre d’affaires et la taille de l’entreprise sont entièrement décorrélés de ce niveau de maturité RSE des juristes. Autrement dit, leur responsabilité est très forte de se saisir de ces enjeux vers leur intégration juridique à la stratégie d’entreprise.

Le droit au service de la transformation durable des entreprises

Avec son ouvrage Droit social à vocation environnementale, le maître de conférence Arnaud Casado mène une réflexion sur les manières dont le droit peut être un outil déterminant pour la transformation des modèles d’entreprise. 

À travers le recensement et l’étude de toutes les lois relatives à l’impact social, éthique et environnemental des entreprises, cette publication porte l’ambition de combler la “méconnaissance de certains dispositifs” par les entreprises. 

Via une approche très pratique et directement applicable, il entend continuer une dynamique “d’environnementalisation du droit social”. 

Il explore par exemple la marge de manœuvre laissée aux représentants élus du personnel à travers le CSE. D’après lui, il est à même de réorienter ses activités sociales et culturelles en faveur d’une refonte des pratiques et des habitudes internes à l’entreprise.

En Australie, condamnation à 6.7 millions d’euros pour greenwashing

Le géant australien de l’épargne retraite qu’est Mercer Superannuation a écopé d’une amende record de 11.3 millions de dollars australiens en raison des déclarations trompeuses au sujet de l’impact éthique et durable de ses produits d’investissement. 

À travers cette condamnation, la Commission australienne des valeurs mobilières et des investissements (ASIC) souligne l’enjeu que présente le greenwashing dans la finance. 

Ce sont des options d’investissement dites “Sustainable Plus” par le Trust qui ont été incriminées. Alors qu’il assurait publiquement leur valeur éthique et durable, ces dernières investissaient en réalité dans des géants du pétrole et de l’alcool. 

Il s’agit d’une preuve de plus que les entreprises doivent se conformer à un marketing authentique, afin de ne pas dévaluer la valeur des démarches RSE les plus honnêtes.

2024 prévue pour être l’année la plus chaude de l’histoire

L’Observatoire européen Copernicus, qui documente le changement climatique, admet la très forte probabilité que cette année 2024 soit la plus chaude de l’histoire des relevés climatiques. 

Alors que le mois de juillet met fin à la série inédite de 13 mois consécutifs de records de chaleurs, on relève des températures inhabituellement élevées tout autour du globe. 

Depuis le début de l’année, la température globale est plus élevée de 0.27 °C par rapport à 2023. Sans une baisse soudaine, la probabilité est forte que 2024 soit plus chaude que l’an passé. 

En conséquence de ces températures, des événements climatiques extrêmes se sont multipliés ces derniers temps. Vagues de chaleur parfois mortelles, inondations, mégafeux, glissements de terrain... aucune partie du globe n’est épargnée par “les effets dévastateurs du changement climatique”.

Le casse-tête du réemploi des matériaux dans le BTP

Le Centre Technique Industriel de la Construction Métallique (CTIM) est un organisme qui porte l’ambition d’approfondir l’expertise technique du secteur du BTP en matière d’utilisation des métaux, dans le respect des contraintes réglementaires et environnementales. 

Il soutient la nécessité du réemploi des matériaux métalliques, en soulignant les difficultés que cela implique systématiquement. Par exemple, le CTIM fait savoir qu’en l’absence de normes clairement établies sur le réemploi des métaux, il est difficile de faire assurer un bâtiment. 

Un enjeu central lorsqu’on sait qu’il n’y a, toutes filières confondues, que 1% de réemploi des matériaux. Le CTIM vise un taux de réemploi de “10 à 15 % de la ferraille démontée”. 

Or, le coût du démontage soigné d’un bâtiment fournit un métal qui reste plus cher que le neuf. Ainsi, il faut “massifier le réemploi, pour faire baisser les prix” indique Amor Ben Larbi, directeur de projet de recherche au CTIM.

La pollution de l’air a-t-elle un impact sur les JO 2024 ?

On sait que la pollution de l’air devient un problème majeur à l’échelle globale, avec une létalité de 8.1 millions de morts en 2023. 

Or, les JO de Paris 2024 ont lieu dans une ville connue pour ses fréquents pics de pollution. Cela pose notamment la question de l’influence de la qualité de l’air sur les performances et la santé des athlètes. 

Airparif, l’organisme chargé de la surveillance de la pollution de l’air en temps réel en Île-de-France, explique que les fortes chaleurs favorisent une réaction chimique entre les gaz d’échappement et les composés organiques volatils. “Ce polluant, qui peut provoquer des crises d’asthme et affecter le système respiratoire, tue environ 1700 personnes chaque année en Île-de-France”.

Ainsi, le taux d’oxygène présent dans l’atmosphère s’en trouverait diminué, ce qui aurait des effets sur les performances sportives des athlètes, en particulier pendant les pics de pollution.

Les sources