Les entreprises sont de plus en plus incitées à adopter une approche durable et responsable.
Ces actualités RSE nous encouragent à réfléchir et à explorer de nouvelles façons d'intégrer les enjeux sociaux et environnementaux dans nos pratiques.
Nous examinerons des thèmes tels que la transparence salariale, les défis du greenwashing, et la perte de biodiversité ainsi que ses répercussions économiques sur l'Europe. Ces actus sur la RSE stimulent notre réflexion et nous poussent à progresser sur ces questions essentielles.
Soyez durables : soyez rebelles !
Dans une tribune qu’ils donnent à Novethic, les 3 dirigeants de B Lab France plaident en faveur d’une “rébellion constructive” des entreprises face au consensus immobiliste des modèles d’affaires qui ne prennent pas au sérieux les enjeux du “progrès humain et de la protection du vivant”.
Leur premier constat pointe l’urgence d’en finir avec des modèles économiques uniquement centrés sur la compétition, la vision d’un profit à court terme et une concentration outrancière des richesses dans l’entreprise.
Aussi, ils insistent sur l’importance de “redéfinir le succès économique”, qui doit être pensé dans ses relations d’interdépendances avec les enjeux sociaux et écologiques.
Enfin, ils affirment la nécessité pour les entreprises de coopérer entre-elles et avec la société.
Améliorer ses performances RSE par la transparence salariale
Dès 2026, une directive européenne obligera les entreprises de plus de 100 salariés à davantage de transparence en matière de rémunérations. Pour autant, prendre des mesures dès aujourd’hui et indépendamment de la taille de son entreprise est une excellente occasion d’améliorer les performances sociales de son organisation.
Selon une étude de l’Ifop, “8 salariés sur 10 jugent que la transparence des salaires est bénéfique”, et 60% d’entre-eux que cela améliore les politiques de réduction des inégalités.
La transparence salariale permet une meilleure équité des salaires entre tous les collaborateurs. Il n’est pas uniquement question de rendre totalement visibles les échelles de rémunération, mais aussi d’en expliquer les critères de calcul. Le premier objectif visé est la réduction des inégalités femmes-hommes dans l’entreprise.
Le scope 3 s’impose dans les bilans carbone des TPE et PME
L’entreprise Carbo spécialisée dans les bilans carbone a publié un baromètre en la matière, centré sur les TPE et PME. Une enquête qui travaille à partir d’un échantillon de 944 petites et moyennes entreprises françaises ayant récemment réalisé un bilan carbone.
Première conclusion : 65% des interrogés intègrent le scope 1, 2 et 3 à leur mesure d’impact. C’est-à-dire, les émissions directes, celles liées à l’énergie mais aussi toutes les émissions indirectes liées aux activités de l’entreprise.
En d’autres termes, de plus en plus d’entreprises françaises prennent en compte leur impact environnemental sur l’ensemble de leur chaîne de valeur. Cela traduit un changement progressif des manières d’envisager la responsabilité sociale et environnementale des entreprises dans la société et sur Terre.
Greenwashing, vers une amélioration des pratiques ?
L’Autorité de Régulation Professionnelle de la Publicité (ARPP) a publié son 12e bilan “Publicité et environnement”, qui recense un grand nombre de données sur les pratiques et leurs évolutions en matière de greenwashing. Conclusion : elles sont en baisse, “mais c’est toujours trop” !
Entre novembre et décembre 2023, 33 080 publicités ont été diffusées parmi lesquelles 3.1% faisaient valoir un argument environnemental. Dans cet ensemble, 65 d’entre-elles (soit 6.4%) sont jugées “non-conformes”. Un chiffre en amélioration par rapport à 2022 et à 2019.
En baisse, certes, les pratiques de greenwashing sont tout de même “deux à dix fois supérieures” au nombre d’abus identifiés dans les autres secteurs de publicité, selon l’ARPP.
Enfin, l’étude montre qu’on retrouve ces comportements à tous les niveaux, dans tous types de secteurs et dans toutes les tailles d’entreprises.
La facture énergétique très salée du streaming
L’Arcom, l’Arcep et l’ADEME ont publié une étude portant sur l’impact des pratiques audiovisuelles sur l’environnement, accordant un important volet à l’analyse du marché des plateformes de streaming. Elles sont confrontées à un paradoxe complexe pour faire face à la demande croissante de durabilité de la part des consommateurs.
En effet, tandis qu’elles sont de plus en plus énergivores, le modèle économique des plateformes de streaming repose sur la rétention du temps disponible des utilisateurs. Autrement dit, pour générer des profits, il faut générer du flux, et donc consommer de l’énergie en quantité.
Les résultats de l’étude montrent que, sans changement de sa part, l’empreinte carbone du secteur pourrait s’alourdir de 30% d’ici 2030. Elle privilégie deux axes d’amélioration : de meilleures performances énergétiques des équipements électroniques (tablettes, smartphones etc.) et une meilleure gestion interne des entreprises concernées.
Rétro-pédalage des grands pétroliers sur l’environnement
Le britannique BP, à la suite des géants Shell et TotalEnergies, revient sur ses engagements climatiques de réduire son exploitation de pétrole et de gaz à l’horizon 2030. De plus, son ambition affichée d’une transition de son activité vers les renouvelables a été largement revue à la baisse.
Des sources affirment que ces revirements ont pour objet de “regagner la confiance des investisseurs” et de “combler un écart de valorisation avec ses rivaux” sur le marché des énergies. Une situation qu’on peut également expliquer à l’aune des incertitudes géopolitiques liées à la guerre en Ukraine.
Les majors pétrolières adoptent ces derniers temps des stratégies d’accélération de l’investissement dans les énergies fossiles et les hydrocarbures. Des démarches à rebours de leurs engagements initiaux d’une part, et de l’autre des objectifs de réduction fixés par les Accords de Paris pour contenir le réchauffement à 1,5°C d’ici la fin du siècle.
En Pologne, Décathlon passe au 100% renouvelable
La grande enseigne française Décathlon va raccorder ses 14 magasins polonais à l’énergie solaire. Et cela en partenariat avec une autre société française : GreenYellow. Ainsi, cette solution énergétique durable évitera à l’équipementier sportif l’émission de 2 000 tonnes de Co2 par ans.
Cette démarche repose sur une solution énergétique innovante : le Photovoltaics-as-a-Service (PVaaS). Ce qui permet aux entreprises de se fournir en énergies renouvelables “sans mobiliser de capital pour l'installation des équipements”.
D’une durée de 15 ans, le contrat signé par Décathlon lui offre les bénéfices d’une empreinte carbone largement réduite, des économies financières sur le long terme, mais aussi une réelle indépendance énergétique dans un pays (la Pologne) où la production est massivement assurée par le charbon.
L’érosion de la biodiversité menace l’économie européenne
La BCE vient de publier un rapport qui souligne l’importance de lutter contre l’érosion de la biodiversité. En parallèle, la WWF rappelle que l’effondrement de la biodiversité a atteint un taux de 73% ces 50 dernières années.
Cette analyse tient au constat d’une dépendance des entreprises européennes aux écosystèmes naturels. Selon la BCE, environ 3 millions d’entreprises de la zone euro, soit 72% d’entre-elles “dépendent de manière critique” de la biodiversité et ”seront confrontées à d’importants problèmes économiques” à l’avenir pour cette raison.
Par exemple, l’effondrement de la biodiversité risquerait d’augmenter les coûts de production du secteur agricole et in fine accélérer l’inflation. Sans parler du nombre de prêts “accordés à des entreprises qui dépendent de manière critique d’au moins un service écosystémique”.
La biodiversité en effondrement depuis 50 ans
La WWF a publié un rapport dont les conclusions sont aussi claires qu’alarmantes : la population d’animaux vertébrés sauvages (mammifères, oiseaux, poissons, amphibiens etc.) a décliné de 73% entre 1970 et 2020. Des données qui devraient nourrir les discussions de la 16e conférence mondiale pour la biodiversité (COP16) à venir, en Colombie.
Ces chiffres s’appuient sur “l’indice planète vivante” (IPV) qui évalue tous les ans l’abondance des populations d’animaux vertébrés sauvages. Le rapport précise aussi qu’autour de la disparition d’une espèce, ce sont des écosystèmes entiers qui sont menacés et fragilisés.
Enfin, le rapport n’hésite pas à souligner le risque d’un “point de bascule” à partir duquel le changement climatique “s’auto-alimente” et génère des réactions en chaîne à l’effet “souvent brutal et potentiellement irréversible”.
Des pathologies liées au management des grands groupes ?
Lauréat du prix “Penser le travail”, le sociologue et clinicien du travail Thomas Périlleux donne une tribune au Monde. Son travail questionne les maux et les pathologies liés aux méthodes managériales dans les grandes organisations, notamment lorsque cela confisque la parole des salariés.
Il affirme que les engrenages organisationnels peuvent conduire certains salariés à agir en désaccord avec leurs valeurs, entrainés par la machine, et que cela cause de graves dégâts dans la durée.
Aussi, il affirme que la culture de “l’agilité” et de la “souplesse” managériale tend à enjoliver la réalité parfois très violente des contraintes professionnelles, parlant de “violences sournoises, qui s’exercent à bas bruit” lorsqu’elles empêchent l’expression des désaccords et du mal-être des collaborateurs.
Les sources
Novethic “Entreprises : soyons rebelles, pas révolutionnaires”
Youmatter “Transparence salariale : pourquoi et comment s’engager ?”
Carenews “Un spectre élargi dans les bilans carbone des entreprises”
Youmatter “Greenwashing : 6,4% de publicité non conformes”
RSE Magazine “Énergie : le numérique consomme de plus en plus”
Novethic “BP, TotalEnergies, Shell : retour vers les fossiles”
Novethic “COP16 : 72% des entreprises européennes sont dépendantes de la biodiversité”
Le Monde “Les populations de vertébrés sauvages ont décliné de 73 % en cinquante ans”