Cette semaine, l’actualité RSE nous allons parler des métiers en pleine transformation, des rapports alarmants sur l’adaptation climatique ou encore des catastrophes naturelles aux impacts amplifiés, les enjeux sont nombreux...
Quels sont les métiers RSE les plus rémunérateurs ?
Les Echos, en partenariat avec les cabinets de recrutement Birdeo et Brawo et la plateforme Jobs_that_makesense, ont publié une liste de métiers de la RSE “les plus en vue” en ce moment. Focus sur certains d’entre-eux.
Manager achats responsables pour une grande entreprise (de 60.000 à 80.000 euros par an) : en charge de garantir la conformité RSE des démarches entre fournisseurs et produits.
Chief Value Officer pour une entreprise soumise à la CSRD (de 80.000 à 100.000 euros par an) : en charge de créer un business model responsable et de garantir les conditions d’une approche durable de la gestion et de la gouvernance de l’entreprise.
Manager adaptation au changement climatique (de 70.000 à 90.000 euros par an) : chargé de veiller aux risques climatiques sur l’ensemble de la chaîne de valeur, et de proposer des voies d’adaptation.
68% des TPE/PME ne voient pas l’environnement comme une priorité stratégique
La Banque Publique d’Investissement a publié une étude qui vise à évaluer les mesures prises et l’intérêt porté par les PME et TPE aux enjeux d’adaptation au changement climatique. Mais les résultats sont loin d’être encourageants. Un premier indicateur est le nombre extrêmement réduit de participants : seules 360 entreprises ont répondu, sur les 60 000 interrogées, “score le plus bas en matière de taux de répondants” affirme le responsable de l’étude.
Parmi les réponses obtenues, on trouve que pour 68% des PME et TPE interrogées “l'adaptation au changement climatique n'est ni prioritaire, ni stratégique”. Pour autant, 53% des dirigeants le considèrent tout de même comme un sujet “important”.
Enfin, 60% des interrogés concèdent ne pas avoir connaissance des dispositifs d’accompagnement à l’adaptation au changement climatique.
Les retards d’adaptation coûteront très cher aux entreprises
Si de nombreuses études ont montré l’ampleur à venir du coût de l’inaction à échelle macro-économique, une récente étude du World Economic Forum s’y intéresse au niveau de l’entreprise. Leur résultat est le suivant : d’ici 2035, les entreprises les moins adaptées aux conséquences du changement climatique pourraient perdre jusqu’à 7% de leurs revenus annuels. Un chiffre qui s’élève jusqu’à 12% à horizon 2055, selon les anticipations de l’étude.
Ainsi, l’éternel principe d’après lequel “le coût de l’inaction est bien plus important que le coût de l’adaptation” ne concerne pas seulement les pouvoirs publics.
Les secteurs dont les opérations commerciales et l’approvisionnement sont les plus dépendants des événements climatiques extrêmes seront les plus touchés, tels que les télécommunications et les fournisseurs d’énergies.
La Cour des Comptes pointe les insuffisances RSE de l’État
Les choix d’investissements et la stratégie d’achats publics de l’État ont été épinglés par deux rapports publiés par la Cour des Comptes, lesquels soulignent une série de manquements en matière de responsabilité sociale et environnementale.
Par exemple, l’agence en charge de la gestion des positions actionnariales et des stratégies d’investissements de l’État (l’APE) est pointée du doigt pour son “approche RSE extrêmement sommaire”. Des indicateurs sociaux et environnementaux limités d’une part et des moyens trop faibles de l’autre traduisent un manque de volontarisme de la part de l’agence.
La Cour des Comptes va jusqu’à recommander à cette agence d’État de s’appuyer sur la CSRD pour structurer sa politique de reporting de durabilité. Une recommandation remarquable, quand on sait que cette directive européenne est à l’origine destinée aux entreprises.
Mayotte : la situation politique aggrave la catastrophe naturelle
Le cyclone Chido qui a frappé Mayotte a occasionné des dégâts extrêmes sur les populations et les infrastructures. Une situation de catastrophe amplifiée par la précarité de l’habitat, des bâtiments “vétustes et saturés” et une vulnérabilité structurelle de l’archipel au changement climatique.
D’après une étude menée par l’Imperial college London, les effets du changement climatique sur l’île tendent à significativement intensifier la violence de ces phénomènes cycloniques. D’après eux, la tempête Chido a “40% plus de chances de se produire dans le climat de 2024”.
De plus, 77% des habitants de l’île vivent sous le seuil de pauvreté, et la moitié avec “moins de 3 140 euros par an”. Ainsi, 320 000 individus ont vu les bidonvilles où ils habitent être “complètement détruit”.
Shein et Temu gagnent le cœur des consommateurs français
A l’approche des fêtes, la tendance à une vive augmentation des achats sur les plateformes de e-commerce Shein et Temu devrait se renforcer, et même connaître un pic de consommation. En effet, malgré les controverses ces deux géants chinois du commerce en ligne demeurent très populaires auprès des consommateurs, dans un contexte économique de plus en plus contraignant pour les foyers français.
Selon La Poste, 22% des colis distribués aujourd’hui proviennent des deux plateformes... La France est le 2e marché européen de Temu, avec “12 millions de destinataires mensuels”.
Ces tendances recouvrent des politiques RSE délétères pour l’environnement et l’envoi de produits dangereux pour la santé, notamment celle des enfants.
Marée noire au large de la Crimée : 35 km de côtes dévastées
Deux tankers russes transportant près de 9000 tonnes de fioul ont traversé une tempête alors qu’ils passaient le détroit de Kertch, au large de la Crimée. L’un d’eux s’est brisé, tandis que l’autre a été sévèrement endommagé. A ce jour, plus de 3000 tonnes de fioul formeraient déjà une nappe de pétrole à la dérive.
35 km de côtes seraient contaminées par cette marée noire, intoxicant la faune et la flore locales comme en témoignent les clichés parvenus aux journalistes européens. Les spécialistes attendent encore de connaître la nature exacte du pétrole déversé pour estimer précisément les dégâts.
Ces deux navires appartiendraient à une “flotte fantôme” discrètement mise en service par la Russie pour soutenir son effort de guerre. L’un des tankers n’avait même plus de permis de navigation, et les deux auraient dû être démantelés depuis 15 ans...
Nouvelles publications majeures du GIEC de la biodiversité
L’IPBES, organe intergouvernemental généralement appelé “GIEC de la biodiversité”, a publié 2 rapports dont l’un exhorte à traiter simultanément les divers enjeux attenants aux écosystèmes, tandis que l’autre explore les freins à l’action et au changement en matière de biodiversité.
Appelant à un “changement transformateur”, ils identifient 3 priorités d’action : la transformation de nos manières de penser, la transformation de nos structures organisationnelles, la transformation de nos pratiques.
L’autre rapport souligne l’importance d’une approche qui intègre ensemble les divers sujets (eau, biodiversité, alimentation, énergies etc.) pour accroître la cohérence et l’efficacité des actions de protection de l’environnement. Ils identifient à ce titre 71 solutions à portée des États pour accélérer la réalisation des ODD.
Une coalition européenne de banques durables ?
C’est sous le nom de Sustainable Banking Coalition que se sont regroupés divers établissements bancaires européens, afin d’inciter les particuliers et investisseurs de l’Union Européenne à se diriger vers un “système bancaire éthique”.
Son objectif est clair : conférer au secteur de la finance durable soucieuse du respect des enjeux ESG assez d’importance et d’autorité pour se positionner comme acteur influent auprès des pouvoirs publics européens.
3 priorités stratégiques sont annoncées par la coalition :
- Accroître la représentation des banques “axées sur l’impact ESG” au sein des institutions de l’UE
- S’assurer que le Green Deal est bien respecté par les autres acteurs bancaires
- Établir un “cadre réglementaire européen” pour ces établissements bancaires dits “éthiques”
En France, le secteur plastique s’adapte aux exigences RSE
L’institut Xerfi vient de publier une étude pour Elipso, qui porte sur le secteur français des emballages plastiques pour l’année 2023, dont les entreprises interrogées représentent 65% du chiffre d’affaires de la filière (soit 7.2 milliards d’€).
En 2023, le secteur a produit 1.3 millions de tonnes de plastiques, soit une diminution de -7% par rapport à 2022. De plus, en comparaison de l’année 2018 le poids de la moitié des produits plastiques s’est “allégé de 17%”.
Les industriels de l’emballage plastique ont augmenté la part de leurs investissements en Recherche & Développement (+8%) et pour l’économie circulaire (+3%) par rapport à 2022. A ce jour, près d’un tiers des emballages ne sont pas pétrosourcés, mais biosourcés (8%) ou recyclés (28%).
Les sources
Les Echos “Les 11 jobs verts les plus en vue (et leurs salaires)”
Youmatter “Risques climatiques : les entreprises pourraient perdre jusqu’à 7 % de leurs revenus“
Novethic “Achats, investissements : la stratégie RSE de l’État pointée du doigt”
Novethic “Malgré les controverses, Temu et Shein sont devenus les chouchous des Français”
Carenews “Une coalition de banques en faveur de la durabilité environnementale et sociale”
Étude Elipso (association professionnelle) “Chiffres clés 2023 de l’emballage plastique en France”