Des petites et moyennes entreprises qui adaptent leurs modèles pour attirer la jeunesse, aux grandes sociétés du CAC40 pointées du doigt pour leur faible investissement écologique, en passant par des initiatives innovantes comme la Charte zéro débris de l'Agence Spatiale Européenne, retrouvez les 10 actualités de la semaine.
Les TPE-PME misent sur la RSE pour attirer les jeunes
Pour les TPE-PME, s’adapter aux exigences des jeunes peut parfois devenir un choc des générations. Pour les séduire, elles tendent à mettre en avant leurs engagements RSE. La concurrence des grandes entreprises sur le marché de l’emploi les pousse à promouvoir des valeurs différentes. Elles doivent désormais adapter leurs modèles pour répondre à la quête de sens grandissante des nouveaux arrivants.
L’enjeu de l’organisation du temps de travail est également central : les TPE-PME semblent devoir se plier aux exigences de télétravail ou bien d’une meilleure répartition vie pro/vie perso des jeunes travailleurs.
“Globalement, les jeunes nous obligent à penser différemment l'entreprise”
Pierre-Damien Rochette, président de PME,
ODDwashing : Plateforme RSE souligne des dérives
Plateforme RSE est une division de France Stratégie qui formule des recommandations RSE. Dans un récent rapport, elle s’intéresse à la mise en avant des ODD par les entreprises. Bien qu’ils soient intégrés à la communication des sociétés, ces ODD ne sont pas suffisamment structurants des modèles d’affaires des acteurs de l’économie française.
On lit dans le rapport que “à peine 20%” des objectifs liés aux ODD seront atteints en 2030 au rythme actuel. En outre, le plus grand reproche adressé aux entreprises est de concentrer leur communication sur leur impact positif, tout en masquant ce qui éloigne leurs stratégies de la réalisation des ODD.
Ainsi, Plateforme RSE alerte sur une pratique qui “transforme les ODD en outil de communication plutôt qu’en outil de transformation”.
Le CAC40 rémunère davantage ses actionnaires que la planète
En pleine période des AG d’actionnaires, l’ONG Oxfam a comparé le montant des dividendes et celui des investissements verts. Leurs conclusions montrent que les entreprises du CAC40 ont versé 4 fois plus d’argent à leurs actionnaires qu’à la lutte contre la crise environnementale.
Ainsi, sans compter le secteur financier le CAC40 a consacré 16.8 milliards d’€ à des investissements verts : cela représente 11% de ses dépenses d’investissement. Le Carbone disclosure project (CDP) préconise pourtant une part de 25% d’investissement de capital dans le secteur de la transition durable.
L’ONG recommande la mise en place d’un dividende écologique et social afin de “consacrer une partie des bénéfices des entreprises à la transition”.
Avec le CNC, la RSE fait son cinéma
À l’occasion du Festival de Cannes, le Centre National du Cinéma (CNC) a rendu publique la création d’une norme de production responsable. Il s’agit d’un référentiel qui porte l’ambition de constituer un “mode d’emploi” afin d’accompagner le secteur du cinéma dans sa transition durable.
Organisé en 7 chapitres, ce référentiel “Afnor Spec 2308" propose diverses stratégies pour favoriser progressivement l’adoption de pratiques responsables lors de la production d’un film. Réalisé en partenariat avec l’Association française de normalisation (Afnor), ce cadre entend préparer les professionnels du secteur aux obligations réglementaires, en particulier la CSRD.
À ce jour optionnel, il pourrait à l’avenir conditionner l’accès à des financements du CNC, tel que c’est déjà le cas pour la mise en place d’un bilan carbone par les productions.
La santé des chômeurs aussi importante que celle des travailleurs
Dans un contexte politique de réforme de l’assurance-chômage, le psychologue du travail Dominique Lhuilier donne une tribune au Monde. Son message est simple : la santé des chômeurs est déconsidérée par les politiques de l’emploi, et on ne fait pas suffisamment attention à leur bien-être. Ainsi, le chômage est associé à une mortalité 60% supérieure au reste de la population.
De fait, sa recommandation est “d’envisager le chômage comme une transition au service de la santé au travail”. En effet, la santé des chômeurs commence généralement à se fragiliser en contexte professionnel : intensification, précarisation, individualisation.
Autrement dit, prendre soin des individus lors d’un processus de retour à l’emploi, c’est s’assurer qu’ils retrouvent le marché du travail en bonne santé.
Au salon VivaTech, la greentech à l’honneur
Avec 13 500 start-up présentent et plus de 160 000 visiteurs, le salon VivaTech a été une véritable réussite. On pouvait y rencontrer de nombreuses start-up spécialisées dans la transition écologique, qui profitent un “alignement des planètes” selon les spécialistes.
En effet, les entreprises spécialisées dans la greentech sont au nombre de 2 750 en France, et ont attiré en 2023 beaucoup d’investisseurs en capital-risque : 4.3 milliards d’€. Soit une croissance de 26% par rapport à 2022 où les investissements s’élevaient à 3.4 milliards.
Une croissance exceptionnelle qui s’explique par une conjonction de facteurs : un fort volontarisme politique et réglementaire de la France et de l’Europe, qui soutiennent un marché en croissance, lequel accueille des acteurs innovants, et ce dans de nombreux secteurs.
Limiter la pollution... même dans l’espace !
L’Agence Spatiale Européenne (ESA) a initié une Charte zéro débris pour faire disparaître les déchets spatiaux liés à l’activité humaine en orbite d’ici à 2030. A ce jour, 12 pays ainsi que l’ESA ont signé la Charte.
Il y aurait actuellement plus d’un million de déchets et débris spatiaux de plus d’1 centimètre autour de la Terre. Ils constituent une forte menace pour les missions spatiales. L’enjeu est de diminuer le temps passé en orbite par des engins obsolètes, et de s’assurer qu’ils n’augmentent pas les risques de collisions, lesquels sont toujours susceptibles de générer davantage de déchets.
Retirer les débris spatiaux présente un fort enjeu d’innovation technologique, vis-à-vis duquel l’Europe se positionne en pionnière.
L’autorité de la concurrence tend la main aux projets durables des entreprises
Le gendarme de la concurrence a publié un communiqué relatif aux recommandations qu’il pourrait faire en matière de développement durable, afin d’accompagner les entreprises dans le respect des règles de concurrence.
La démarche est pensée comme une dynamique collaborative, où les entreprises sont invitées à présenter leurs projets durables en amont de leur réalisation. Ainsi, l’autorité de la concurrence leur adresse des “recommandations informelles”. De là, les entreprises reçoivent une validation de principe, ou bien sont incitées à corriger, voire repenser leurs orientations.
En somme, c’est un outil pour vérifier a priori la compatibilité des projets de développement durable avec les règles de concurrence.
Le coût réel des émissions carbone ruinerait les grandes entreprises françaises
L’indice Vérité 40 vise à calculer l’Ebitda (le bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement) et à l’ajuster en fonction des émissions carbone des grandes entreprises. Autrement dit, c’est un moyen de mesurer l’efficacité extra-financière d’une société en matière d’impact carbone.
Le résultat de ces mesures est impressionnant : “la moitié des entreprises du CAC40 serait en déficit si elles devaient payer leur facture carbone”.
À partir des données du GIEC et des Accords de Paris, l’indice Vérité 40 calcule une facture carbone, considérant la tonne de CO2 émise à 142€. Ce résultat est comparé à l’Ebitda, ce qui permet de se faire une idée de la rentabilité des entreprises comparativement au coût réel des émissions carbones.
La Cour des comptes veut systématiser un rapport sur la transition écologique
Juridiction financière de l’ordre administratif français, la Cour des comptes contrôle la régularité des comptes de l’État. Son président Pierre Moscovici a annoncé sa volonté de faire paraître annuellement un rapport sur la transition écologique. L’enjeu est une publication qui permette de valoriser en même temps les enjeux climatiques et financiers.
À cette occasion, il rappelle les trois priorités actuelles de la Cour de comptes : les finances publiques, les finances sociales et la transition écologique.
La juridiction financière avait récemment incité l’État à assumer son rôle de “stratège” et de “mieux chiffrer les efforts budgétaires” en matière d’adaptation au changement climatique.
Les sources
Les Echos “Les TPE-PME face au casse-tête grandissant du recrutement des jeunes“
Novethic “Face au risque d’ODDwashing, la Plateforme RSE formule ses recommandations”
Novethic “CAC40 : des dividendes quatre fois plus élevés que les investissements verts”
Carenews “Le CNC guide les productions cinématographiques vers une transition écoresponsable“
L’info Durable “Les start-up de la transition écologique à l'offensive à VivaTech”
RSE Magazine “Espace : l’ESA ne veut plus de débris orbitaux“
La Figaro “L'Autorité de la concurrence veut coopérer avec les entreprises sur leurs projets verts”
L’info durable “La Cour des comptes veut consacrer un rapport annuel à la transition écologique”