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Introduction
Cette semaine, l'actualité RSE est marquée par une vague de critiques contre les enjeux de durabilité en entreprise, mais ces sujets restent plus stratégiques que jamais ! L’Observatoire de la RSE dévoile sa feuille de route 2025, offrant des pistes concrètes pour accompagner les entreprises dans leurs démarches responsables. Nous aborderons aussi l'adoption des Objectifs de Développement Durable (ODD) et des outils innovants comme le "Fairly Score", conçu pour évaluer l'impact écologique des événements culturels. En résumé, voici 10 actualités incontournables pour décrypter les dernières tendances en matière de RSE.
Il faut sauver la RSE !
Les deux experts de la RSE Patrick d’Humières et Pascal Chalvon Demersay donnent une tribune au média Novethic, dans laquelle ils s’inquiètent d’une vague de critiques pour les enjeux de durabilité en entreprise, voire carrément la naissance de discours anti-RSE.
Ils constatent que certains acteurs commerciaux et financiers alimentent un argumentaire visant à décrédibiliser les ambitions transformatives de la RSE. En plaidant l’inertie bureaucratique, la surcharge normative, le frein à l’innovation ou encore la crainte inspirée aux marchés boursiers.
Pourtant, les deux experts ré-affirment avec force l’importance de continuer l’effort de “concilier développement et responsabilité” et d’accompagner les politiques publiques durables. Le risque, sinon, en plus d’accélérer une mondialisation sauvage, serait l’effet repoussoir inspiré à une jeunesse en quête de sens et “prendre le risque de désertion des meilleurs talents”.
Nouvelle feuille de route 2025 de l’Observatoire de la RSE
L’Observatoire de la RSE (Orse) a publié sa feuille de route pour l’année 2025. Il s’agit d’un plan d’action dédié à l’accompagnement des entreprises dans l’adoption de trajectoires économiques et entrepreneuriales adaptées aux grands enjeux de la durabilité et des questions sociales.
Cette année, les grandes orientations retenues sont structurées en 4 pôles thématiques :
- La gouvernance durable
- Le dialogue social
- La finance responsable
- L’anticipation des enjeux de RSE des entreprises
Aussi, ces démarches d’accompagnement font la part belle aux questions de santé mentale et de diversité en entreprise. Enfin, parmi les priorités de ce document ont retrouve l’importance de favoriser un dialogue sain et constructif entre employeurs et salariés.
Point sur les ODD dans les entreprises
Le Pacte Mondial des Nations Unies et les réseaux associés de 10 nations européennes ont publié un Baromètre Européen des ODD (Objectifs de Développement Durable). Concernant la France, on apprend que les entreprises sont largement familières des ODD (70%) et que 6 sur 10 d’entre-elles les intègrent à leur stratégie de développement durable.
Les 3 raisons qui poussent les entreprises à intégrer les ODD à leur modèles d’affaires sont :
- La redynamisation des démarches RSE (44%)
- La réponse aux attentes clients (43%)
- La conformité réglementaire (32%)
Les ODD les plus mobilisés par les entreprises françaises sont cette année encore :
- “Bonne santé et bien-être” / “Égalité des sexes” / “Travail décent et croissance économique” / “Consommation et production responsables” / “Lutte contre le changements climatiques”
Un indicateur RSE pour la culture ?
Fairly, une entreprise de l’ESS (Économie Sociale et Solidaire), lance un indicateur environnemental nommé Fairly Score destiné à mesurer l’impact des événements et des lieux culturels. Il se veut un nutri-score de l’événementiel culturel, pour faciliter et valoriser la transition durable du secteur.
En plus des besoins propres de la RSE, cette démarche répond à un enjeu de marché, puisque la très grande majorité des consommateurs de festivals et d’événements culturels affirment l’importance qu’ils accordent à l’engagement écologique de ces productions (étude Bona Fidé / IFOP).
Ainsi, cette solution logiciel B2C et B2B permet aux professionnels de la culture de collecter, rationaliser et valoriser leurs données RSE ”en un tableau de bord d’indices d’impact”.
Les trois grandes catégories d’impact retenues pour la collecte des données sont : les émissions de CO2, l'impact environnemental et l'impact éco-social.
Bientôt 25% de proches aidants dans les entreprises
D’après une étude de l’Organisme commun des institutions de rente et de prévoyance (Ocirp), en 2030 les proches aidants représenteront 25% des salariés actifs en France. Autrement dit, un salarié sur quatre qui devra négocier un rythme soutenu entre ”les rendez-vous médicaux et les tracasseries administratives pour un proche, et son travail”.
Considérant l’utilité sociale évidente du travail supplémentaire fourni par les proches aidants, l’entreprise ne peut négliger cet enjeu dans sa politique RSE. De plus, des enquêtes récentes mettent en évidence un grand nombre de coûts cachés pour la société et pour l’entreprise elle-même : jusqu’à 10% de la masse salariale.
L’âge moyen des proches aidants diminue tous les ans (passage de 39 à 33 ans depuis 2021), et 63% d’entre-eux disent n’avoir pas prévenu leur employeur de leur situation ! Généralement, par crainte des “freins professionnels” que cela pourrait générer en interne...
Trajectoires durables des grandes entreprises : un retard qui se mue en recul
Le dernier rapport de la Transition Pathway Initiative de la London School of Economics pointe du doigt une tendance forte qu’on retrouve ces derniers temps dans les grandes entreprises internationales : un insuffisant niveau d’engagement en faveur de trajectoires climatiques crédibles.
D’après le rapport, 30% seulement de ces grandes entreprises les plus émettrices “se sont dotées de cibles de réduction d’émission à long terme” de sorte à satisfaire les exigences des Accords de Paris. Pourtant, la quasi totalité d’entre-elles (99%) reconnaît sans conteste l’urgence à agir.
Enfin, un autre rapport du Boston Consulting Group (BCG) met en valeur non un retard mais carrément un recul des performances RSE des grandes entreprises internationales : “Ces derniers mois, plusieurs grandes entreprises sont revenues sur leurs objectifs climatiques et ont abaissé leurs ambitions”.
CSRD : transformer la contrainte en atout stratégique
La chaire MIND de la Montpellier Business School, pilotée par les chercheuses Dr Maryline Meyer et Dr Mélanie Jaeck, se veut un espace de réflexion et de recherche sur la RSE au profit d’un management inclusif dans l’entreprise. La chaire porte en ce moment un projet qui vise à questionner l’adaptation du volet social des sociétés aux exigences réglementaires de la CSRD européenne.
Ainsi, l’interrogation phare de ce programme porte sur l’adaptation managériale et organisationnelle de ces contraintes à une stratégie d’entreprise qui intègre avantageusement les enjeux sociaux et environnementaux.
Les résultats de ces travaux seront donc portés par l’exigence d’une entreprise qui intègre toutes les parties prenantes à la “dimension stratégique et transversale” de sa démarche d’adaptation et de conformité. À suivre...
Le tribunal judiciaire de Paris se dote d’une chambre spécialisée dans la RSE
Dans un communiqué récemment publié, le Tribunal judiciaire de Paris a fait savoir qu’il se dotait d’une nouvelle chambre, spécialisée dans les contentieux sur le devoir de vigilance. Cela marque la poursuite d’une dynamique de judiciarisation des enjeux de RSE, entamée par la Cour d’appel de Paris le 15 janvier dernier qui se dotait elle aussi d’une chambre dédiée à la responsabilité écologique.
Ainsi, cette “chambre de régulation sociale, économique et environnementale” sera bientôt à même de faire valoir ses compétences pour juger les litiges et contentieux en matière de RSE. Une avancée qui fait suite à l’inflation normative du secteur, nécessitant la spécialisation des juristes et des institutions judiciaires.
C’est la juge Laure Aldebert qui a été désignée présidente de cette 34e chambre.
Planification écologique : double jeu du premier ministre ?
Ce 1er octobre, le nouveau premier ministre Michel Barnier prononçait sa déclaration de politique générale devant les parlementaires du Palais Bourbon. A cette occasion, la place qu’il attribue à l’écologie pose une série de questions en raison des ambivalences politiques que son approche soulève
En effet, son discours était particulièrement volontariste et plaçait l’écologie parmi les grands enjeux de sa politique : “Nous pouvons et nous devons faire plus contre le changement climatique” a-t-il affirmé.
Toutefois, Michel Barnier a prévu la suppression du Secrétariat d’État à la biodiversité. De plus, d’importantes coupes budgétaires sont attendues dans le contexte fiscal resserré des finances publiques et du déficit de 6% auquel fait face le nouveau gouvernement.
Le Sulitest, un examen qui évalue les connaissances des salariés sur la durabilité
Le Sulitest a récemment reçu le prix de « l'innovation de l'année » par le média et réseau international The PIE. Il s’agit d’un examen conçu pour évaluer les connaissances en matière de durabilité. Ce “Sustainability Literacy Test“ (Sulitest) s’impose de plus en plus dans le monde de l’entreprise.
Il est essentiellement structuré sur la connaissance des ODD, souvent “au cœur des stratégies de transition” des acteurs privés comme publics.
Aujourd’hui, plus de 300 000 tests ont été réalisés tout autour du monde dans 45 pays, depuis la mise en ligne de l’examen il y a un 1 an et demi. Une fois effectué et réussi, il délivre une certification nommée TASK (“The Assessment of Sustainability Knowledge”).
Cet examen vise à diffuser les savoirs en matière de durabilité tout en offrant aux entreprises des mesures de compétences fiables au sein de leurs équipes.
Les sources
Novethic “Face au “backlash”, il faut sauver l’esprit de la RSE”
Carenews “L’Observatoire de la RSE publie sa feuille de route 2025“
Youmatter “ODD : où en sont les entreprises ?”
Le Monde “Oublier les salariés aidants coûte cher”
Novethic “Climat : l’action des entreprises manque encore de crédibilité”
Novethic “RSE : les tribunaux actent la montée en puissance du devoir de vigilance”
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