COP29 : Qu’est-ce qu’on en retient ?

Lisa Venturi
November 29, 2024

La 29e Conférence des Parties sur le climat (COP29), qui s’est tenue à Bakou, en Azerbaïdjan, en novembre 2024, s’est déroulée dans un contexte de crise climatique de plus en plus visible. 

Avec 2024 en passe de devenir l’année la plus chaude jamais enregistrée, les attentes étaient élevées. 

Dans cet article, vous retrouverez un résumé des principales annonces, des points de blocage et nos conseils pour contribuer à la transition écologique.

Côté finance

Un fonds climatique bien en deçà des attentes

L’un des points centraux de la COP29 a été la question du financement climatique.

Les pays ont convenu de mobiliser 300 milliards de dollars par an d’ici 2035 pour soutenir les nations en développement dans leur lutte contre le changement climatique et leur adaptation aux impacts déjà visibles.

Ce montant reste bien en dessous des 1 000 milliards nécessaires, selon l'OCDE, pour répondre aux besoins mondiaux.

L’appel aux financements privés

Pour combler le manque de financements publics, la COP29 veut mobiliser des investissements privés. Cette approche reflète bien la difficulté pour les États seuls de répondre à l’ampleur des enjeux climatiques.

Des contributeurs inchangés depuis 1992

La liste des pays contributeurs, basée sur la classification économique de 1992, n’a pas été mise à jour. Cela signifie que des nations aujourd’hui majeures comme la Chine ou les pays du Golfe ne sont pas obligées de contribuer.

Cependant, des discussions ont encouragé la Chine à participer volontairement, sans qu’aucun engagement formel ne soit pris. 

Pour conclure, les pays en développement sont déçus, ils jugent ces financements insuffisants et peu adaptés à leurs besoins.

Le marché mondial du carbone encore flou

Mise en place d’un cadre international

Le sujet du marché mondial du carbone est remis sur la table, il est soutenu par les Nations unies, dans le cadre de l’article 6.4 de l’Accord de Paris. 

Ce marché permettra aux pays et entreprises d’échanger des crédits carbone pour favoriser les investissements dans des projets à faible émission de CO₂.

Des inquiétudes persistantes

Malgré cette annonce, plusieurs questions restent ouvertes, notamment :

  • La gouvernance du système : qui en assurera la transparence et l’équité ?
  • Les méthodologies pour calculer les crédits carbone : des règles détaillées doivent encore être définies.

Toutes ces incertitudes questionnent l’efficacité et la crédibilité de ce marché pour lutter contre le réchauffement climatique.

Point sur les énergies fossiles

Un blocage géopolitique majeur

Les discussions sur la réduction progressive de l’utilisation des énergies fossiles,  pétrole, gaz et charbon, n’ont pas abouti. 

Des divisions profondes sont apparues, notamment entre :

  • Les pays riches en ressources fossiles, comme l’Azerbaïdjan, qui craignent un impact économique majeur.
  • Les nations en faveur de l’accélération de la transition énergétique.

Une échéance reportée à la COP30

Faute de consensus, la question des ambitions pour la réduction des gaz à effet de serre a été reportée à la COP30, prévue au Brésil. Les pays devront arriver avec des engagements plus concrets pour espérer avancer sur ce dossier crucial.

Comment les PME et ETI peuvent-elles agir ?

Pour les responsables RSE, les résultats de la COP29 doivent être une alerte. Si les engagements internationaux tardent, les entreprises, y compris les PME et ETI, ont un rôle clé à jouer. Voici quelques actions concrètes :

1. Réduire leur dépendance aux énergies fossiles

  • Réalisez un bilan carbone pour identifier les sources d’émissions majeures.
  • Investissez dans des solutions d’efficacité énergétique ou des énergies renouvelables.

2. Anticiper les marchés du carbone

Même si le système reste perfectible, les entreprises doivent se préparer à intégrer le marché mondial du carbone dans leur stratégie. Cela passe par :

  • Surveiller les évolutions de l'article 6.4 et explorer des mécanismes existants comme les certificats nationaux ou régionaux.
  • La recherche de projets locaux ou internationaux certifiés pour compenser leurs émissions.

3. Communiquer leurs engagements

Dans un contexte où les attentes des consommateurs et des partenaires sont élevées, il est essentiel de :

  • Publier des rapports RSE détaillés et transparents.
  • Valoriser les initiatives durables auprès des parties prenantes.

Conclusion : La COP29, un rendez-vous mitigé

La COP29 a permis quelques avancées symboliques, comme la mise en place d’un cadre pour un marché mondial du carbone. Mais, elle a également souligné l’écart grandissant entre l’urgence climatique et les décisions prises à l’échelle internationale.

Les pays, et notamment les économies majeures, auront fort à faire pour présenter des engagements concrets et ambitieux lors de la COP30. En attendant, les entreprises, les collectivités et les citoyens sont invités à poursuivre leurs efforts pour contribuer à une transition durable, indispensable pour l’avenir de la planète.

Sources