Qu’est-ce qu’une gouvernance RSE ?
Dans cet article, nous allons parler de l’intérêt de structurer une bonne gouvernance RSE d’entreprise et les clés pour y arriver.
Dans un premier temps, prenons le temps de revenir sur la définition d’une gouvernance RSE, de ses enjeux, des éléments qui la constituent, notamment par rapport à l’ISO 26 000.
Ensuite, nous partagerons un modèle de gouvernance RSE réussi pour vous inspirer et vous aider à l’intégrer dans votre entreprise.
Qu’est-ce que la gouvernance RSE ?
Qu’est-ce qu’une gouvernance d’entreprise ?
Pour comprendre ce qu’est la gouvernance RSE, rappelons rapidement ce que la gouvernance d’entreprise.
La gouvernance d'entreprise, c'est l'ensemble des règles, pratiques et processus qui dictent comment une entreprise est dirigée et contrôlée. Elle détermine qui prend les décisions importantes, comment les décisions sont supervisées et qui est responsable de quoi.
L'idée est de s'assurer que l'entreprise fonctionne de manière transparente, éthique et efficace. Voici les éléments clés de la gouvernance :
- Mettre en place un conseil d’administration,
- Définir les responsabilités,
- Garantir l’éthique et la conformité,
- Être transparent et communiquer.
Ce sont des éléments que l’on va pouvoir retrouver dans une gouvernance RSE.
Quels sont les 3 piliers de la RSE ?
Maintenant que nous avons défini ce qu’est une gouvernance d’entreprise, revenons sur la définition de la RSE.
La RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) repose sur trois grands piliers :
- Le pilier Environnemental : Il s'agit de l'impact de l'entreprise sur la planète. Cela inclut les efforts pour réduire les émissions de CO₂, limiter la consommation d’énergie et d’eau, gérer les déchets, et adopter et promouvoir des pratiques de production durable.
- Le pilier Social : Ce pilier concerne le bien-être des employés et des communautés locales. Il s’agit de s’assurer que les conditions de travail sont sûres et équitables, d’encourager la diversité et l'inclusion, et de contribuer au développement des communautés.
- Le pilier Économique (ou Gouvernance) : Il vise une gestion responsable et éthique de l'entreprise, tout en assurant sa rentabilité. Ce pilier inclut la transparence financière, la lutte contre la corruption et la responsabilité dans la chaîne d'approvisionnement.
Attention à ne pas confondre RSE et ESG.
La RSE est le moteur de la vision stratégique de la durabilité et permet d’aligner les objectifs opérationnels sur les impératifs éthiques, environnementaux et les avantages sociétaux.
L'ESG fait référence à un ensemble de critères utilisés pour mesurer la performance d'une entreprise sur les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance.
Qu’est-ce que la gouvernance RSE ?
La gouvernance RSE regroupe donc les structures et personnes qui orientent et encadrent la stratégie RSE.
Il s’agit de mécanismes qui permettent à l’entreprise de prendre des décisions, de définir des objectifs clairs et de répartir les ressources (comme le temps, le budget ou les équipes) pour atteindre ces objectifs.
C'est le cadre qui permet à l’entreprise de piloter efficacement ses initiatives RSE, de façon structuré et responsable.
Les enjeux d’une bonne gouvernance RSE
Pour atteindre ses objectifs en matière de RSE, une bonne gouvernance de ces sujets est essentielle !
Elle aidera l’entreprise à être plus performante et prendre en compte ces enjeux :
- Renforcer sa crédibilité et la confiance des parties prenantes. Une gouvernance RSE soutenue au niveau du conseil d’administration prouve un engagement authentique, et renforce la réputation auprès des clients et des investisseurs.
- Garantir que les actions soient soutenues et encadrées. Cela permet de soutenir les initiatives RSE et s'assurer qu'elles sont appliquées et maintenues par toute l'entreprise.
- Viser une croissance durable et réduire les risques. En alignant objectifs financiers et durabilité, la gouvernance RSE aide à anticiper les risques et à créer une valeur durable.
Il existe bien d’autres aspects positifs d’une bonne gouvernance RSE, globalement, il s’agit de maximiser l’impact de toute la stratégie RSE pour atteindre les objectifs que l’entreprise s’est fixée.
Les éléments clés de la gouvernance de la RSE
Nous vous partageons les éléments clés pour mettre en place une gouvernance RSE efficace et transparente :
- Leadership et engagement : Une direction engagée et un engagement clair du leadership (souvent du PDG ou du conseil d’administration) pour établir une vision et des objectifs RSE à long terme.
- Stratégie RSE claire et définie : La mise en place d'une stratégie RSE qui fixe les priorités de l'entreprise (environnement, social, gouvernance), en se fixant un budget dédié, en alignant des objectifs chiffrés et datés avec les valeurs de l'entreprise et les attentes des parties prenantes.
- Structures et responsabilités : La gouvernance RSE nécessite des structures dédiées : une équipe RSE, des responsables RSE dans les différents départements, et un comité de gouvernance ou un comité RSE qui supervise les actions. Ce comité RSE doit inclure des membres de la direction pour suivre de manière régulière les avancements de la stratégie RSE.
Ces structures garantissent la responsabilité et l'implication de tous les niveaux de l'entreprise et l’intégration des objectifs RSE dans les pratiques opérationnelles. - Transparence et communication : La transparence est clé pour une bonne gouvernance RSE. Nous vous conseillons de publier des rapports RSE détaillant les actions entreprises, les progrès réalisés et les résultats obtenus, souvent sous la forme d'un rapport annuel RSE ou de communiqués réguliers.
- Suivi et évaluation des performances : La mise en place d'indicateurs clés de performance (KPI) pour mesurer les actions et leurs résultats. Cela permet de suivre les progrès, d'identifier les écarts et d'ajuster les stratégies si nécessaire.
- Engagement des parties prenantes : Impliquer activement toutes les parties prenantes (employés, clients, fournisseurs, investisseurs, communautés locales, etc.) dans les processus de décision et d’évaluation des pratiques RSE. Vous pouvez entreprendre des consultations, des enquêtes ou des ateliers pour recueillir des retours.
- Conformité et gestion des risques : Assurer la conformité avec les réglementations locales et internationales en matière de RSE (en s’alignant sur des cadres internationaux ou des normes comme ISO 26 000), mais aussi identifier les risques sociaux, environnementaux et éthiques, afin de les gérer proactivement.
- Amélioration continue : La gouvernance RSE doit encourager une culture de l'amélioration continue, en adaptant les pratiques et en cherchant de nouvelles opportunités pour rendre l’entreprise plus responsable, durable et éthique au fil du temps.
Ces éléments clés permettent à l'entreprise de non seulement respecter ses engagements, mais aussi de construire une belle réputation et de créer de la valeur durable.
Les 7 principes selon la norme ISO 26000
La norme ISO 26 000 est une des normes principales en matière de durabilité, elle permet d’intégrer et de structurer les éléments d’une bonne gouvernance RSE.
ISO 26 000 donne un cadre pour intégrer les principes de la RSE dans les activités et décisions de l’entreprise.
Pour une bonne gouvernance RSE, voici les 7 principes selon la norme ISO 26 000 :
- Adopter une gouvernance éthique : assurer la transparence, l’équité et l’intégrité dans les décisions.
- Faire preuve de Leadership : promouvoir les objectifs de l'organisation tout en respectant les intérêts des parties prenantes.
- Définir un cadre de gouvernance clair : établir et maintenir un cadre de gouvernance qui s'aligne sur les objectifs, les valeurs et la culture de l'organisation.
- Être responsable : garantir que les décisions sont prises de manière responsable et que les résultats sont contrôlés et évalués.
- Assumer ses décisions : l'entreprise doit être responsable de ses actions, en particulier de leurs impacts sur l'environnement, la société et ses parties prenantes. Cela implique d'assumer les conséquences de ses décisions et de ses activités.
- Promouvoir l'équité : traiter toutes les parties prenantes équitablement et leur fournir des informations claires et honnêtes sur les pratiques et les résultats en matière de RSE.
- Être transparent : fournir des informations claires et honnêtes aux parties prenantes sur ses pratiques et ses résultats en matière de RSE.
- Être résilient : être capable d'adapter sa gouvernance à toutes les situations internes ou externes.
Ces 7 principes de l’ISO 26 000, aident les entreprises à adopter une gouvernance responsable, pour avoir un impact positif sociétal et durable tout en étant profitable.
Exemple d’une bonne gouvernance RSE
Dans de nombreuses entreprises, le pôle RSE est isolé des autres fonctions et n’est pas toujours intégré dans les instances décisionnelles. Cela pose plusieurs problèmes, notamment l'absence d'une stratégie RSE cohérente et soutenue à tous les niveaux de l'entreprise.
Alors, si l'on devait imaginer un modèle de gouvernance RSE idéal, en reprenant les éléments cités plus haut, voici un petit aperçu du résultat :
- La RSE infusée dans toutes les équipes : Chaque fonction et chaque collaborateur serait impliqué dans la démarche RSE. Ils comprendraient les enjeux et impacts RSE pour leur équipe.
- L’intégration au conseil d'administration : La RSE ferait partie des discussions stratégiques au plus haut niveau de l'entreprise.
- Le relais par des équipes RSE régionales et locales : Des équipes locales et régionales joueraient un rôle clé pour adapter et mettre en œuvre les actions RSE en fonction des spécificités locales.
- La performance RSE incluse dans les objectifs des managers : Les résultats RSE seraient intégrés aux objectifs et à l'évaluation des performances des managers, garantissant ainsi leur implication directe.
Pour prendre un exemple complet, nous vous invitons à découvrir la gouvernance RSE de Schneider Electric.
Derniers conseils : mesurer son impact & assurer les responsabilités
Pour une bonne gouvernance RSE, il est important de toujours mesurer son impact et s’assurer que les responsabilités soient bien réparties et effectives.
En effet, mesurer l’impact de ses initiatives RSE garantie leur pertinence, leur efficacité et capacité à produire des résultats mesurables.
Et pour atteindre ces objectifs, il faut repartir clairement les responsabilités afin que les projets durables soient bien coordonnés et aide à renforcer l’engagement de l’ensemble des acteurs internes et externes.
Conclusion
Une bonne gouvernance RSE est essentielle pour garantir que les engagements sociétaux et environnementaux de l’entreprise soient ancrés dans toutes ses actions.
Elle permet de structurer et de piloter les initiatives RSE, en alignant les décisions avec des valeurs éthiques et durables.
En assurant transparence, engagement des parties prenantes, et amélioration continue, la gouvernance RSE devient un levier puissant pour renforcer la crédibilité de l’entreprise et générer une valeur durable, tant pour la société que pour l’entreprise elle-même.