Qu’est-ce qu’un reporting ESG et comment le mettre en place ?
Nous vivons une situation d'urgence climatique, et la compréhension des risques environnementaux et sociaux est devenue de plus en plus importante pour les entreprises et pour les décisions d'investissements.
Les indicateurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG), également appelés indicateurs extra-financiers, deviennent clés dans les prises de décisions des investisseurs. Selon un rapport d'Edie publié en juillet 2022, près de 74 % des plus grands investisseurs mondiaux se concentrent davantage sur les investissements ESG depuis l’Accord de Paris (2016).
Jusqu’à présent, l’émergence de directions RSE au sein des entreprises était notamment motivée par la volonté de rester attractif pour les talents et les clients. Désormais, la pression des investisseurs participe aussi à encourager les entreprises de toutes tailles à mettre en place un reporting ESG pour être plus durable.
Si la mise en place d’un reporting ESG peut sembler longue et fastidieuse, il est possible d’élaborer sa stratégie de reporting ESG avec sérénité et efficacité en utilisant les bons outils et en s’appuyant sur les bonnes pratiques.
Dans cet article, nous présentons :
- Qu’est-ce qu’un reporting ESG ?
- Les 5 raisons de mettre en place un reporting ESG
- Comment le mettre en place ?
- Comment choisir un référentiel de reporting ESG ?
- Comment Beavr peut vous aider à réaliser votre rapport ESG ?
Qu'est-ce qu'un reporting ESG ?
ESG est une abréviation (Environnement, Social et Gouvernance) qui est communément utilisée pour désigner l’ensemble des impacts extra-financiers des entreprises.
Les critères ESG permettent d’évaluer les pratiques durables d'une entreprise. L'ESG mesure son impact environnemental, ses responsabilités sociales, et ses standards de gouvernance, afin de garantir une durabilité à long terme et un engagement éthique vis-à-vis de ses parties prenantes.
Par exemple, cela peut correspondre à la réduction des émissions de gaz à effet de serre ou encore la maîtrise des risques de santé et de sécurité pour les employés.
Un reporting ESG ou rapport ESG consiste à divulguer des informations visant à montrer de manière transparente les performances d'une entreprise dans ces trois domaines clés : la durabilité environnementale, la durabilité sociale et la gouvernance d'entreprise.
Afin de promouvoir la transition des capitaux et des investissements vers des modèles plus durables, le régulateur Européen a considérablement durci les règles applicables aux acteurs financiers, notamment à travers la CSRD. Les entreprises sont obligées de communiquer de manière transparente sur les impacts de leurs investissements.
Pour pouvoir répondre à ces obligations, les investisseurs s’appuient sur les données de reporting ESG. Elles permettent de prendre leurs décisions d’investissement ou encore analyser les impacts des sociétés de leur portefeuille, poussant ainsi un nombre grandissant d'entreprises à mettre en œuvre un rapport ESG.
Les 5 bonnes raisons de mettre en place un reporting ESG
1 - Le reporting ESG améliore l'attractivité et la compétitivité de l'entreprise en matière de durabilité
Les attentes des parties prenantes en matière de performances extra-financières explosent de toutes parts : employés, clients, partenaires commerciaux, investisseurs. Tous attendent de la part des entreprises un meilleur suivi et une meilleure gestion de leurs impacts durables. Mettre en place un reporting ESG permet de répondre à l’ensemble de ces attentes, et ainsi de renforcer son attractivité et son image de marque.
À l’inverse, les entreprises qui ne le font pas sont susceptibles d’en subir les conséquences :
- Perte de clientèle et de marchés
- Manque d’attractivité pour les nouveaux talents
- Perte de confiance des investisseurs qui préfèrent investir dans des entreprises qui mesurent leurs risques.
Réaliser un reporting ESG est donc un gage de confiance conséquent pour les parties prenantes.
2 - Le reporting ESG permet d'identifier et d'anticiper les risques pour l'entreprise
Les risques liés à des évènements climatiques extrêmes qui vont se multiplier ou à l’esclavage moderne dans les chaines d’approvisionnement font partie des plus grands risques auxquelles les entreprises sont confrontées. Les entreprises qui mettent en place un reporting ESG peuvent anticiper, identifier, atténuer et traiter les risques avant qu’elles ne deviennent un problème, en réalisant des stratégies environnementales et sociales basées sur les données du reporting ESG.
3 - Le reporting ESG permet de réduire les coûts opérationnels
Le reporting ESG permet aux entreprises de collecter des données ESG fiables pour prendre des décisions plus efficaces et stratégiques quant à l’allocation des budgets. Cela permet souvent de réduire les dépenses opérationnelles telles que les coûts de l’énergie, de l’eau ou des déchets.
4 - Le reporting ESG limite les risques de greenwashing involontaire
Les entreprises qui ne mettent pas en place de reporting ESG, ne sont pas transparentes avec les informations et données qu’elles communiquent. Ou celles qui se concentrent sur les mauvais indicateurs (ou indicateurs peu pertinents pour leur secteur d’activité), et qui par conséquent communiquent sur des données erronées, ont un risque plus élevé d’être accusées de greenwashing. Suivre les bons indicateurs ESG peut aider les entreprises à prévenir ce risque.
Mettre en place un reporting ESG au sein de l’entreprise permet de cultiver la culture de la transparence autour des données et de renforcer la confiance auprès de vos investisseurs, de vos employés et de vos clients. Lorsque vous commencerez votre reporting ESG, n’oubliez pas que c’est la transparence et l’amélioration continue des performances qui priment plus que la perfection.
5 - Le reporting ESG permet d'anticiper les exigences réglementaires en matière de durabilité
Plusieurs normes encadrent la publication des rapports ESG pour garantir la transparence des pratiques durables des entreprises. Parmi elles, le Global Reporting Initiative (GRI) fournit des lignes directrices pour le reporting sur les impacts environnementaux, sociaux et de gouvernance, tandis que la norme ISO 26000 oriente les entreprises sur la responsabilité sociétale et la durabilité. Les Sustainability Accounting Standards Board (SASB) définissent également des standards sectoriels pour les rapports ESG. Enfin, la directive européenne CSRD impose des exigences strictes en matière de durabilité pour les grandes entreprises en Europe.
Comment mettre en place un reporting ESG ?
1 - Mettre en place une équipe ESG dédiée
Beaucoup d’entreprises se sentent dépassées par les nombreux référentiels et frameworks de reporting ESG, d'indicateurs, de normes, d'exigences légales et réglementaires dans le paysage ESG.
Une réponse court termiste peut être de faire appel à un cabinet de conseil en développement durable pour s'attaquer à ces questions épineuses. Néanmoins, bien qu’une aide expérimentée présente de nombreux avantages et s’avère être stratégique dans certaines situations, le fait de s'appuyer uniquement sur des conseils externes empêche votre organisation d'intégrer véritablement l'ESG dans son ADN. Faire appel à un cabinet peut être très utile sur une mission dédiée (calculer un impact carbone, mettre en place une politique de diversité avec un spécialiste, vous accompagner dans la définition de votre stratégie de développement durable, etc.), mais il est important que le chef d’orchestre de votre stratégie ESG soit interne.
En effet, les objectifs ESG doivent être corrélés à ceux de l’entreprise : intégrer l’ESG aux décisions du ou des organes de direction rendra la stratégie durable de l’entreprise plus pertinente et l’entreprise plus résiliente ; à l’inverse, une stratégie en silo aura moins d’impact et sera moins efficace.
Bien que la route puisse être longue et pleine d'obstacles, surtout au début, il est essentiel de mettre en place une équipe (composée d’une à plusieurs personnes selon la taille de votre entreprise). Nous vous conseillons de recruter des experts ESG ou trouvez des talents déjà existants en interne.
2 - Alignez-vous sur les référentiels ESG appropriés
Une fois que vous avez mis en place votre équipe ESG dédiée, l'étape suivante consiste à définir votre référentiel de reporting, c'est-à-dire l’ensemble des indicateurs que vous allez suivre, la façon de les mesurer, ou encore les méthodes de calcul et de consolidation. L'utilisation d'un référentiel guidera ainsi tout votre processus de reporting durable, en vous indiquant non seulement ce que vous devez mesurer et pourquoi, mais aussi comment bien communiquer sur vos résultats.
3 - Investissez dans une plateforme de reporting pour collecter, analyser et exploiter les données ESG
Les données sont le nerf de la guerre et le point de départ de toute stratégie durable. De la même manière, la qualité et la fiabilité de ces données, puisque ce sont elles qui vont orienter la stratégie de l’entreprise, représentent un des plus grands enjeux du reporting ESG pour les entreprises. Et ce, particulièrement pour les grandes entreprises et les fonds d’investissements qui doivent collecter des informations auprès de nombreuses filiales, partenaires et fournisseurs.
Par conséquent, de plus en plus d'entreprises commencent à voir les avantages d'investir dans une plateforme de reporting ESG pour la collecte et l'analyse de leurs données extra-financières. Une plateforme de reporting ESG aide l'entreprise :
- À collecter les informations auprès de nombreuses parties prenantes (collectes de données automatiques, suivi en temps réel, relances automatiques).
- À disposer d’informations vérifiées, fiables et auditables (limiter les erreurs humaines, les mauvais calculs), et ainsi limiter les mauvaises décisions stratégiques ou le greenwashing non intentionnel.
- À piloter la performance extra-financière grâce à des données plus claires et une meilleure compréhension des impacts et des risques (visualisation de la performance et des progrès de l’entreprise, tableau de bord intégré, suivi des actions et des résultats obtenus).
- À gagner du temps sur toutes les tâches à faible valeur ajoutée et à se concentrer sur l’impact.
Comment choisir un référentiel de reporting ESG ?
Afin de choisir le bon référentiel pour votre rapport ESG, intéressez-vous aux attentes de vos parties prenantes. Regardez quelles sont les attentes de vos investisseurs et de vos clients. En général, les investisseurs vont apprécier les référentiels reconnus au niveau international comme le GRI (Global Reporting Initiative) ou le SASB (Sustainability Accounting Standards Board), les clients quant à eux vont préférer les labels.
En parallèle, il est important de se référer aux obligations et réglementations propres au pays dans lequel se trouve votre entreprise.
Dans ce paragraphe, nous allons prendre le temps de vous présenter certaines obligations et cadres concernant le reporting ESG.
Quelques référentiels de reporting ESG
GRI (Global Reporting Initiative)
C’est l’un des référentiels les plus utilisés dans le monde. Il propose une approche exhaustive, couvrant un large éventail d’indicateurs environnementaux, sociaux et de gouvernance. C'est adapté pour les entreprises qui veulent fournir une vision holistique de leur impact et risque en matière de durabilité.
SASB (Sustainability Accounting Standards Board)
Ce référentiel est orienté vers les investisseurs, en mettant l’accent sur les enjeux matériels spécifiques à chaque secteur d'activité. Il est souvent choisi par les entreprises cotées ou celles en relation avec des investisseurs financiers.
TCFD (Task Force on Climate-related Financial Disclosures)
Focalisé sur les risques climatiques, ce cadre est souvent préféré par les entreprises cherchant à montrer comment elles gèrent les risques financiers liés au changement climatique.
CDP (Carbon Disclosure Project)
Le CDP permet d’évaluer les entreprises sur leurs performances en matière de changement climatique, de déforestation, de gestion de l’eau, des déchets plastiques et de biodiversité.
Normes ISO 26000
La norme ISO 26000 pour la responsabilité sociétale, peut être utilisée comme un guide plutôt qu’un référentiel de reporting, il aide à structurer l'approche.
Taxonomie européenne
La taxonomie européenne est un cadre réglementaire qui classe les activités économiques en fonction de leur durabilité environnementale, afin de guider les investissements vers des projets verts. Par exemple, la construction d'un bâtiment est considérée "verte" si elle respecte certaines normes d'efficacité énergétique, comme un seuil maximal de consommation d'énergie par m².
ODD (Objectifs de Développement Durable)
C’est un ensemble de 17 objectifs fixés par l'ONU pour promouvoir un développement durable mondial d'ici 2030. Il est peu probable que votre stratégie RSE adresse l’ensemble des 17 ODD, néanmoins vous pouvez en sélectionner plusieurs en fonction de votre secteur et de vos priorités.
Les référentiels réglementaires : la CSRD et le DPEF
Assurez-vous que le référentiel choisi répond aux exigences réglementaires dans les régions où vous opérez. Par exemple :
- CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) en Europe impose des critères stricts pour le reporting ESG des organisations à partir de 2024.
- DPEF (Déclaration de Performance Extra-Financière) en France impose des obligations spécifiques en matière de reporting ESG.
Cette liste n’est pas exhaustive, il existe aussi des référentiels durables sur un impact précis ou bien sectoriel (ex : Fair Wear Foundation). À vous de définir celui qui conviendra le mieux aux attentes de votre entreprise pour réaliser votre rapport ESG.
Comment mettre en place votre stratégie de reporting ESG ? Beavr vous accompagne
Mettez en place votre stratégie de reporting ESG avec Beavr pour collecter, analyser et exploiter facilement les performances ESG de votre entreprise.
- Structurez et automatisez les tâches à faible valeur ajoutée comme la collecte de données.
- Réutilisez les données collectées pour tous vos besoins : certification, communication, reporting ESG.
- Suivez vos progrès et prenez les bonnes décisions pour améliorer vos impacts et limiter vos risques.
Conclusion
Réaliser un reporting ESG devient essentiel pour les entreprises qui cherchent à se conformer aux exigences croissantes en matière de durabilité et de gouvernance.
À travers une analyse approfondie des données durables collectées, les organisations peuvent produire des rapports transparents et alignés avec des référentiels comme la CSRD, ce qui renforce leur crédibilité.
Un reporting bien structuré permet non seulement de démontrer un engagement concret en faveur du développement durable, mais aussi d’anticiper les risques, de mieux gérer les informations sur leurs impacts pour répondre aux attentes des parties prenantes.
En adoptant les bonnes pratiques et les normes appropriées, les entreprises peuvent produire rapports fiables et prendre des décisions stratégiques plus efficaces.
Finalement, le reporting ESG devient un puissant outil de gestion, orienté vers une performance à long terme et une meilleure résilience face aux défis environnementaux, sociaux et économiques.